canne, de lui faire prendre, comme ils disent, sa revanche sur le sucre de betterave, il est peu probable que le Mexique puisse tirer de grands profits de la vente du sucre au dehors.
Toutefois, ces cultures en décadence ou en stagnation pourraient être remplacées par des cultures nouvelles. Il en est une qui semblerait appelée à un avenir brillant entre toutes, parce que ses débouchés sont immenses et toujours croissans, parce qu’on cherche dans le monde entier à la répandre et parce qu’elle réussit admirablement aux portes mêmes du Mexique : c’est celle du coton. Les côtes du Pacifique, aussi bien que celles du Golfe, semblent lui offrir un terrain non moins favorable que le Texas lui-même et, pourvu qu’on sache en améliorer la culture, il semble que le Mexique devrait devenir un des grands producteurs du textile moderne par excellence, dont il ne récolte aujourd’hui qu’une quantité infime, moins de 30 000 tonnes sur 3 millions et demi que produit le monde.
Le Mexique n’a d’ailleurs pas à compter sur les seuls produits de son agriculture pour augmenter ses exportations et payer l’intérêt des capitaux qu’il emprunte au dehors. Ses immenses ressources minières lui fournissent les élémens d’un commerce considérable. Nous avons dit quelle était la richesse de son sous-sol. Les métaux précieux qu’il recèle sont exploités depuis longtemps ; mais leurs gisemens sont loin d’être épuisés. Telle mine d’argent a duré des siècles, comme la fameuse Valenciana, dans la Veta Madre de Guanajuato, qui a produit plus d’un milliard et demi d’argent. Le district de la Veta Madré de Zacatecas en a fourni, de 1548 à 1832, pour plus d’un milliard et demi. Au cours du siècle dernier les chercheurs sont remontés vers le Nord à la rencontre des prospecteurs américains et beaucoup de nouvelles mines se sont ouvertes dans les États de Chihuahua, de Durango, de Sonora. Malgré la baisse de l’argent, la production a passé de 659 000 kilogrammes en 1884 à 1 772 000 en 1998 et 1 715 000 en 1902, ce qui représente 170 millions de francs. On découvre aussi de nombreuses mines d’or : le Mexique ne produisait en 1889, que 1 038 kilogrammes du plus précieux des métaux ; en 1902, il en extrayait 15 500 kilogrammes, 53 millions de francs. Les mines de cuivre, dont la principale est celle du Boléo, en Basse-Californie, ne sont guère exploitées que depuis vingt ans ; on en extrait 11 000 tonnes de métal ; celles de plomb en fournissent 16 000 tonnes.