au Pacifique. Le chemin de fer de l’isthme de Tehuantepec s’achève en ce moment, et l’on espère pour lui un trafic important même après l’ouverture du canal de Panama, parce qu’il évite un grand détour à tout ce qui va d’une côte à l’autre de l’Amérique du Nord. C’est l’industrie privée qui a construit et qui exploite ce vaste réseau, dont la situation financière est bonne. Le gouvernement se borne à la contrôler, se réserve le droit d’homologuer, même en certains cas de réviser les tarifs. Il a dû prendre des précautions pour éviter qu’il se constitue un trust des chemins de fer, ce qui eût été périlleux, étant donné que les actions sont aux mains d’étrangers ; c’est à ce rôle de gardien vigilant de la défense nationale qu’il a sagement borné son intervention[1].
Le tableau que nous venons de tracer des progrès matériels accomplis depuis trente ans au Mexique est assurément brillant. Il y correspond un réel progrès social : l’ensemble de la population est plus aisé ; les distinctions de castes tendent à s’atténuer ; les Indiens échappent peu à peu à la condition de demi-servage et de minorité perpétuelle où ils étaient tenus naguère, en fait, sinon en droit. L’instruction même se répand ; elle est théoriquement obligatoire ; sur 2 millions d’enfans d’âge scolaire, il s’en trouvait, en 1901, 871 000, dont 536 000
- ↑ C’est au désir de se dégager autant que possible de l’étreinte économique des États-Unis qu’il faut attribuer la récente introduction à la Bourse de Paris de fonds d’États et autres valeurs du Mexique, qui ont obtenu beaucoup de succès. C’est en effet un problème assez délicat, au voisinage immédiat des États-Unis, que d’attirer des capitaux étrangers, — ce qui est absolument nécessaire, — sans tomber dans la dépendance complète des Américains. Heureusement une notable partie des chemins de fer, presque tous ceux de la région centrale, sont aux mains de capitalistes anglais ; beaucoup de mines aussi sont dans ce cas, de même que plusieurs banques. La plupart des actions des chemins de fer du Nord appartiennent, par contre, à des Américains et la prépondérance des États-Unis est absolue dans le commerce extérieur, qui se répartit ainsi en 1902-1903 :
Importations. (Millions de piastres or). Exportations. (Millions de piastres argent). États-Unis 40, 5 143, 8 Grande-Bretagne 10, 6 26, 9 France 6, 5 3, 7 Allemagne 9, 6 9, 7 Total général 76 198