comme laïque et parce que laïque, dans aucune des questions qui intéressent l’Eglise et la religion du Christ. Il l’est moins que jamais en un temps comme le nôtre, où, si l’on est catholique de « naissance, » personne presque ne le demeure, que par une libre adhésion de la volonté, qui doit elle-même être précédée d’un libre consentement de l’esprit. Nous avons le droit d’exprimer une opinion motivée, même dans une question de dogme, pour aussi longtemps qu’elle n’est pas définie ; et, à plus forte raison, pourvu que la sincérité de notre soumission éventuelle soit entière, nous croyons que nous l’avons, dans une question d’organisation.
La première chose que nous souhaitions, comme étant en quelque manière la condition de toutes les autres, c’est donc qu’au lendemain du vote qui va libérer nos évêques de la tutelle de l’Etat laïque, ils usent de cette liberté pour former entre eux l’entente effective que leur interdisaient, depuis cent ans, les articles organiques et pour se réunir en assemblée plénière. Qui convoquera cette assemblée ? Sera-ce le Souverain Pontife ? Si c’est lui, je pense que son intervention ne paraîtra pas plus extraordinaire à nos républicains, ni surtout « plus étrangère, » que ne l’a paru jadis aux Américains du Nord, assez jaloux de leur liberté, l’intervention de Pie IX, en 1866, ou celle de Léon XIII, en 1883, dans la convocation du IIe et du IIIe Conciles Pléniers de Baltimore. Mais, du reste, que ce soit le Souverain Pontife ou, avec son assentiment, le doyen de nos cardinaux qui convoque cette assemblée, comme encore de savoir sous quel nom, — synode, assemblée, congrès ou concile, — elle se réunira ; quel en sera le président ; à quelles questions s’étendra le mandat du Congrès ; et quelle sera la forme de ses résolutions, je ne dirai pas que ce soient autant de questions de « procédure, » — parce que l’expression semblerait vouloir en diminuer l’importance, et il y en a là d’essentielles, — mais ce sont autant de questions un peu spéciales, qu’on trouvera naturel que nous n’abordions pas. Ce que nous croyons et ce que nous disons qui est uniquement nécessaire et urgent, c’est une assemblée des évêques de France.
Elle est nécessaire, pour affirmer en quelque sorte au monde