Soudain sa cour fut décorée
D’une vaine pourpre ignorée
Des premiers disciples du Christ ;
Et ceux qui jusqu’alors avaient été ses frères
Eurent la lâcheté d’être ses tributaires
Par l’appât décevant[1] que Rome leur offrit ;
La seule Église gallicane
De ce joug honteux et profane
Défendit toujours ses autels,
Et l’inutilité d’un foudre[2] ridicule
Que lancèrent contre elle un Boniface, un Jule
En fît voir l’imposture[3] au reste des mortels.
Le Parlement et la Sorbonne
Furent une double colonne
Pour la mère des vrais chrétiens.
Que de doutes levés par ces divins oracles[4] !
Combien le Vatican, jaloux de leurs miracles,
Vit-il leur jugement[5] mieux suivi que les siens !
C’est alors qu’écumant de rage
Le roi de l’infernal rivage
Fit éclater son désespoir.
Quoi ? dit-il, l’hérésie est partout triomphante ;
Rome de ce poison n’en est pas même exempte[6],
Et dans la seule France on brave mon pouvoir[7] !
Je veux, pour punir ce grand zèle,
Emprunter des armes contre elle
Chez ses plus cruels ennemis,
Et qu’aux enfers armés le sein de l’Ibérie[8]
Prête le seul fléau vengeur de sa patrie
Par qui je peux ternir la pureté des lis.
Il dit, et plus prompt à la vue
Que l’éclair qui part de la nue,
Il franchit les monts sourcilleux
Qui, de deux grands États réciproques frontières,
Semblent, pour mettre entre eux d’éternelles barrières,
Élever jusqu’au ciel[9] leur sommet orgueilleux.
- ↑ Var. Par l’appas de ce vent, — faute de lecture grossière.
- ↑ Var. Que l’inutilité d’une foudre, — faute de copie.
- ↑ Var. Fit voir leur imposture.
- ↑ Var. Que de vivans oracles !
- ↑ Var. leurs jugemens.
- ↑ Var. même n’est pas exempte.
- ↑ Var. l’on brave, — faute de copie.
- ↑ Var. le fond de l’Ibérie.
- ↑ Var. jusques, au ciel, — faute de copie.