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peu suivi jusqu’à présent, avec les syndicats d’élevage qui appliquent le principe coopératif à l’industrie du bétail ; mais nombre de syndicats emploient des moyens qui remédient à cette lacune : achat de reproducteurs choisis et revendus aux enchères, ou cédés de gré à gré aux seuls adhérens, stations de monte, importation de génisses de race pure, établissement du système des primes d’approbation, création de Stud-books destinés à vérifier la race. Le syndicat agricole de Bourg organise des concours de taureaux, des achats de veaux à sevrer, des expositions de volailles vivantes, des concours de tenue de basses-cours. Le syndicat de Chalon-sur-Saône, présidé par M. Prosper de l’Isle, a importé en 1899 quatre-vingts animaux de race bovine fribourgeoise, et un étalon du Perche, inscrit au Stud-book percheron. Fondé en 1893, et énergiquement présidé à ses débuts par M. de Léobardy et M. Jarrit-Delille, le syndicat de la race bovine limousine compte des associations et des membres affiliés dans six départemens, organise des concours spéciaux, alloue des primes, élargit les débouchés de la race limousine qu’il veut maintenir pure de tout croisement, et améliorer par une judicieuse sélection. Le syndicat agricole du canton de Saint-Amant-de-Boixe (Charente) a créé une caisse mutuelle peur l’élevage, véritable société coopérative qui répartit les bénéfices réalisés entre les adhérens : les fonds sont consacrés à l’achat d’animaux qui appartiennent à la caisse, l’éleveur demeurant tout à la fois le mandataire et le colon partiaire de l’association : lors de la vente des animaux, les bénéfices, après le prélèvement du prix d’achat, sont pour un tiers attribués à la caisse, pour les deux tiers à l’éleveur : quant aux bailleurs de fonds, ils touchent un dividende de 4 à 5 p. 100, selon les années.

Parmi nos principales industries agricoles, la viticulture doit tout spécialement rendre grâces à l’action des syndicats. Engrais spéciaux pour la vigne, sucres pour vendanges, acide tartrique, achat collectif des machines, des bois américains et des plants greffés, pépinières de pieds-mères, cours et concours de greffage, inspection des vignes des syndiqués, enseignement des connaissances techniques et pratiques nécessaires pour lutter contre les maladies de la vigne, conférences, congrès, excursions viticoles dans les vignobles renommés, stations œnologiques, répression de la fraude dans la vente des vins, expositions, — rien ne semble avoir été négligé, et bientôt, sans doute, nous verrons se répandre