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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 33.djvu/141

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Dans la Loire, autour de Saint-Etienne, Roanne et Montbrison, un certain nombre de paroisses sont dotées d’écoles ménagères ; voici quelques lignes du rapport de M. de Jerphanion : « L’école est ouverte une fois par semaine, le jeudi ; quelquefois aussi, mais sous forme de patronage, le dimanche. Les enfants admises appartiennent à toutes les écoles de l’endroit, aussi bien aux écoles communales qu’aux établissemens catholiques et libres. La famille a été intéressée aux travaux de la jeune fille, et un certain contrôle est demandé à son père ou à sa mère. Ceux-ci doivent signer le carnet des notes de chaque semaine, indiquer les causes d’absence de leur enfant ; par contre, ils sont prévenus de l’inexactitude de leur fille et de toute prolongation extraordinaire à l’école… Les études sont généralement divisées en cinq cours, dont le premier, qui sert de ba.se à l’enseignement, est celui de couture, continué par ceux de raccommodage, coupe, repassage et cuisine, auxquels se joint le nettoyage, parfois aussi le blanchissage. Au cours de cuisine, l’économie pratique est enseignée aux élèves qui vont elles-mêmes avec leurs maîtresses acheter leurs provisions de chaque jour, et apprennent ainsi, avec la valeur de l’argent et son sage emploi, le moyen d’établir un repas sain et peu onéreux. »

Mlle Rochebillard a organisé, à Lyon, des cours normaux ménagers auxquels elle ajoute la partie agricole contenue dans le programme de l’Union du Sud-Est : un premier examen a eu lieu en juillet 1903, et les candidates, toutes jeunes filles de dix-huit à vingt ans, quelques-unes appartenant aux meilleures familles de la ville, l’ont passé brillamment : aujourd’hui les élèves diplômées du cours normal sont les professeurs des cours ménagers institués dans toute la ville. Mlle Laure Le Tellier continue avec dévouement l’œuvre fondée en 1864 par sa tante, Mme Michel Perret, dans les environs de Grenoble. Tous les jeudis, cinq cents fillettes et jeunes filles viennent à l’ouvroir de Tullins, où elles sont initiées aux détails de la vie ménagère. Beaucoup habitent à dix, douze kilomètres, c’est cependant une fête pour elles. Mme Perret et sa continuatrice ont résolu le problème du travail attrayant. Signalons aussi le Syndicat des Institutrices libres (5, rue de l’Abbaye), qui a fondé à Paris un cours normal destiné à fournir des institutrices diplômées pour la direction des écoles ménagères. Les examens sont passés devant des inspectrices venues de Belgique, et devant un jury composé de membres de la Société des Agriculteurs de France. La Belgique, la Russie, l’Allemagne, la Suisse, nous