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la période quinquennale 1890 94 à 20 034 000, soit 20 pour 100 d’augmentation, dans la période 1900-1904. Quant à l’élevage du bétail, moutons et bœufs, il est en continuel accroissement.

La culture de l’olivier, négligée en Algérie, tandis qu’elle est l’objet de soins vigilans, paraît susceptible de s’étendre. Il en est de même de celle des dattes, avec les forages de plus en plus nombreux que l’administration et les particuliers font avec succès jusque dans la région de l’Extrême Sud,

Les centres, créés par l’administration pour la colonisation européenne, s’écartent maintenant davantage de la mer et les lots y sont toujours chaudement disputés ; les terres domaniales que l’on met aux enchères trouvent facilement des amateurs à prix progressivement croissans.

Il n’est pas jusqu’aux forêts qui ne se reconstituent en Algérie et qui, après de nombreux mécomptes, n’arrivent à donner des résultats : le revenu annuel moyen des forêts domaniales était seulement, d’après le rapport précité de M. de Solliers, de 620 000 francs dans les années 1890 à 1894 ; il s’éleva à 1 319 000 francs dans la période 1895 à 1899, puis passa graduellement et rapidement à 1 861 000 francs en 1900, 2 423 000 francs en 1901, 2 503 000 en 1902, 3 334 000 en 1903 et arriva à 3 564 000 francs en 1904, dépassant alors de quelques centaines de mille francs les dépenses du même service, qui comprennent des travaux d’amélioration. C’est là un fait considérable, non seulement par ses conséquences directes, à savoir les recettes procurées au Trésor, mais surtout par ses conséquences indirectes, l’amélioration du climat et des cours d’eau.

De nouvelles et précieuses ressources vont contribuer au développement de l’Algérie. Elle tend à se classer parmi les contrées minières notables. Le charbon malheureusement y manque ; et, si l’on avait chance d’en découvrir, ce serait, semble-t-il, dans le Sahara. Les traces de pétrole que l’on a rencontrées dans la province d’Oran n’ont pas jusqu’ici conduit à la découverte de gisemens exploitables. En revanche, les mines de fer et les carrières de phosphates, quoique peut-être, celles-ci du moins, inférieures à celles de Tunisie, y sont de premier ordre ; celles de plomb et de zinc y ont aussi une grande importance ; on en trouve également de cuivre, mais jusqu’ici moins développées. En 1904, la Tunisie a exporté pour près de 6 millions de francs de fer, 8 millions de