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où le logement est si cher ? Si l’on pouvait aider l’ouvrier à s’établir chez lui, il n’aurait plus besoin d’aller au dehors chercher un peu de bien-être.

En somme, l’impression qu’on emporte de cet arrondissement n’est pas décourageante. Il y a des ressources, qui proviennent de l’industrie locale. Les moyens de transport bien réglés et les voies directes aident à ce mouvement de pénétration. Parmi les pauvres, dont le nombre tend à décroître, on constate que les nécessiteux d’occasion résident plutôt à Plaisance et que les vieillards et infirmes logent surtout aux abords des fortifications et dans les quartiers de la Santé et du Petit-Montrouge. Il semble que l’on obtiendrait le concours de nombreux auxiliaires bénévoles pour l’administration des secours, si l’on le voulait.


Beaucoup de Parisiens ne connaissent pas le quinzième arrondissement, qui se trouve pour ainsi dire séparé de Paris, par les vastes terrains du Champ-de-Mars et par les prolongemens des casernes. Il envoie chaque jour, vers le centre, une part très importante de ses habitans. L’exode est facilité, comme au quatorzième, par des voies parallèles qui le coupent en diagonale et aboutissent à la rue de Rennes.

Necker touche au sixième arrondissement par le boulevard du Montparnasse et son contact avec le centre vient de s’étendre, puisqu’on élève des maisons à toute hauteur, sur les terrains laissés libres par la disparition de l’abattoir. Ses habitans sont de petits bourgeois, employés de commerce ou d’administration qui n’ont pu trouver logement dans. Notre-Dame-des-Champs, à cause de la cherté des loyers. Plus on s’éloigne par les rues Lecourbe, Blomet et de Vaugirard, plus les loyers baissent de prix. Il n’y a dans cette région ni industrie locale, ni commerce spécial. Ceux qui demeurent sont là en famille et vivent des ressources qu’ils se sont faites ailleurs. Ce fait est encore confirmé par la présence du lycée Buffon, dont les classes sont de plus en plus fréquentées. Le seul point où l’on note la présence d’industries est au boulevard de Vaugirard et rue des Fourneaux : on y construit des pompes, des appareils à gaz ; on y fond des caractères d’imprimerie ; et de grands éditeurs y ont établi leurs ateliers ; mais les ouvriers et ouvrières logent ailleurs. Il y a peu de pauvres, mais il en existe encore, dans les maisons basses, élevées d’un rez-de-chaussée ou d’un étage.