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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 septembre.


La seconde réunion de l’épiscopat français a eu lieu le 4 septembre, à l’archevêché de Paris. Que s’y est-il passé ? On ne le sait pas encore. Le seul document livré jusqu’ici à la publicité est l’adresse télégraphique qui a été envoyée au Saint-Père. L’encyclique Gravissimo y est qualifiée de « lumineuse » dans les directions qu’elle donne aux évêques, et ceux-ci y expriment l’espoir que leur union et leurs « leur permettront de trouver les solutions opportunes pour la paix publique et le salut de l’Église de France. » Lorsque l’assemblée a eu pris fin, une cérémonie imposante a eu lieu à Notre-Dame. Elle a attiré un concours considérable, non pas seulement de fidèles peut-être, et nous n’oserions pas dire de curieux, mais enfin de personnes impatientes de connaître les résolutions qui avaient été prises à l’archevêché. On a écouté avec une attention profonde le discours prononcé par Mgr de Cabrières, évêque de Montpellier, qui appartient à la fraction la plus ardente de l’épiscopat. Le discours a été parlait de mesure et de discrétion. Il a édifié l’auditoire, mais ne l’a pas éclairé sur le point qui le préoccupait. Nous n’en avons été d’ailleurs nullement surpris, car de deux choses l’une : ou nos évêques n’avaient encore pris aucune décision, et alors l’orateur qui parlait en leur nom ne pouvait rien dire ; ou, s’ils en avaient pris une, ils ne pouvaient pas la faire connaître avant que le Pape l’eût approuvée. On dit maintenant qu’ils préparent une importante Lettre pastorale. On dit encore qu’ils se réuniront de nouveau dans un mois. Nous reproduisons tous ces bruits sans en garantir l’exactitude. La seule chose qui paraisse à peu près sûre est que les évêques n’ont rien fait le 4 septembre, sans doute parce qu’ils n’ont trouvé rien à faire