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aux succès du premier ; le troisième, contre la propriété privée, désignée sous le nom de capital ou d’instrument de production. Ce dernier mouvement n’a encore remporté qu’un avantage appréciable, — et peut-être éphémère, — par l’institution et l’application, dans un certain esprit, des lois sur l’arbitrage obligatoire auxquelles nous réservons un chapitre spécial.

Il est sans doute superflu de faire remarquer que cette classification des visées du parti socialiste australien a surtout pour objet d’en faciliter l’examen. Les deux premiers mouvemens, étroitement liés l’un à l’autre, constituent la préparation de la victoire du troisième. Tous trois n’ont qu’un but, celui que nous avons indiqué déjà et que nous avons trouvé, depuis 1904, inscrit dans les programmes du parti, le même enfin que poursuivent, avec plus d’ardeur et moins de méthode, les socialistes du vieux monde : le renversement de la société dite capitaliste.


III

Lorsque, en mai 1901, le premier Parlement fédéral commença ses travaux, il avait à accomplir une œuvre presque entièrement administrative. L’objet principal de la Constitution était en effet, de transférer au gouvernement du Commonwealth certaines attributions des gouvernemens des États, et non des moins importantes, puisqu’elles comprenaient les services des douanes, des postes et télégraphes, et de la défense. Aucun des autres sujets sur lesquels le Parlement était autorisé à légiférer ne réclamait d’urgentes réformes. Le programme de la première session devait donc consister dans l’unification des tarifs de douane des États, la fusion des services transférés, et la solution des problèmes d’ordre financier et judiciaire se rattachant à ces transformations. Afin d’abréger la période d’incertitude pendant laquelle les intérêts de la communauté auraient plus ou moins à souffrir, il était utile que ce travail fût terminé dans le plus bref délai possible.

Les bases sur lesquelles étaient établies les administrations dont le gouvernement fédéral prenait la charge différaient peu d’un État à un autre. Leur codification était relativement aisée. Quant aux tarifs de douane, la situation était tout autre. La Nouvelle-Galles du Sud vivait sous le régime du libre-échange depuis cinq ans et s’en montrait satisfaite. Les autres États avaient