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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 35.djvu/656

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LES
TRANSFORMATIONS DE L’AGRICULTURE

IV[1]
LE CREDIT AGRICOLE


LE CRÉDIT AGRICOLE EN ALLEMAGNE ! CAISSES SCHULTZE-DELITSCH ET CAISSES RAIFFEISEN

Parmi les questions qui, depuis une quinzaine d’années, préoccupent hommes politiques, agriculteurs, économistes, il convient de rappeler tout spécialement le crédit agricole. Le crédit, cette alchimie réalisée, cette algèbre de la richesse, cet idéal de l’argent, est-il utile, nécessaire, applicable à l’agriculture ? Utile, nécessaire : comment en douter, en présence de cette concurrence étrangère qui, toujours menaçante, prescrit impérieusement de perfectionner sans cesse les méthodes, de transformer l’outillage, toutes choses qui exigent de nouveaux capitaux ? Et, en descendant du général au particulier, le cultivateur n’a-t-il pas besoin de trouver de l’argent à bon marché en certains cas, afin de parer à des pertes imprévues, de franchir une crise momentanée, d’échapper à l’usurier des campagnes, d’attendre l’instant favorable pour livrer au commerce sa récolte ? Applicable : ici commence la difficulté ; maint effort a déjà été tenté, maint projet mis en avant, discuté savamment, mainte tentative a avorté : on échouait pour avoir méconnu les différences profondes qui séparent le crédit commercial et le crédit

  1. Voyez la Revue des 1er décembre 1904, 15 juillet 1905 et 1er mai 1906.