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L’ENSEIGNEMENT COMMERCIAL
EN FRANCE
ET DANS LES PRINCIPAUX PAYS DU MONDE

« Quelqu’un pourrait-il me dire, en peu de mots, ce qu’il faut entendre par un négociant accompli ? » demandait le grand philanthrope belge M. Solway, au Congrès d’Expansion mondiale tenu à Mons en 1905.Nous répondîmes qu’il suffisait d’une phrase et que le négociant digne de ce nom était celui qui, en lisant son journal le matin, pouvait se rendre compte presque instantanément de l’influence qu’exerceraient, sar les affaires en général et sur les siennes en particulier, chacune des nouvelles télégraphiées de n’importe quelle partie du monde. Pour cela, il faut savoir, en effet, beaucoup de choses : il faut connaître la géographie, ne pas se contenter de se représenter sur la carte le pays d’où arrive la nouvelle intéressante ; mais, s’il s’agit d’une marchandise produite par ce pays, être au courant de son importance relativement aux contrées concurrentes, savoir établir rapidement la parité des cours et, par conséquent, faire les calculs de poids, de mesures, de changes, de frets et d’escomptes, en un mot connaître à fond la comptabilité ; il faut être renseigné non seulement sur les produits, mais aussi sur la consommation et sur les marchés commerciaux. S’il s’agit d’une nouvelle financière, il faut pouvoir se rendre compte de la répercussion qu’elle aura sur le crédit et sur tout ce qui en dépend ; d’où la nécessité d’avoir étudié l’économie politique et les sciences financières. Si, enfin, c’est une dépêche politique, il faut encore se demander ce qu’il en résultera pour le monde des affaires. Tous ces raisonnemens, tous ces calculs, toutes ces déductions, il est nécessaire