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1902 1903
Nombre des Caisses ayant répondu aux questionnaires 371 384
Nombre de membres 12 551 13 448
Nombre de prêts en cours au 30 décembre 4 298 5 361


fr. c. fr. c.
Montant de l’actif 2 876 734, 01 3 469 024, 96
Bénéfices 16 196, 97 19 114, 62
Pertes 558, 45 51, 72
Nombre des créances douteuses 4 5
Montant des créances douteuses 4 894, 44 2 769, 61

M. Louis Durand se plaint qu’un grand nombre de directeurs négligent de répondre aux questionnaires, diminuant par leur inertie les chiffres qui établissent la vitalité de l’œuvre : il a raison de dire qu’il faudrait répondre de suite ; « sinon on oublie, puis on oublie qu’on a oublié[1]. »

Les fondations enregistrées par l’Union depuis ses débuts atteignent le chiffre de 1 066. M. Louis Durand estime que 700 caisses, tant rurales qu’ouvrières ou mixtes, existent et prospèrent ; les autres végètent ou se sont dissoutes pour des raisons diverses : mollesse de certains administrateurs, mort de l’homme qui était la cheville ouvrière de l’autre, prétentions fiscales du ministère des Finances, etc. Comme les caisses similaires allemandes, les caisses Durand n’ont pas de capital, mais la responsabilité solidaire assure aux déposans une garantie de premier ; ordre. Il y a quelques années, dans le seul groupe régional du Doubs, 52 caisses, composées de 1 428 membres, présentaient à leurs créanciers une garantie foncière de 14 700 000 francs, sans compter la fortune mobilière des associés.

Dans la Haute-Saône et le Doubs, MM. Fournier-Sarlovèze et Caron ont aussi obtenu de brillans résultats ; depuis trente ans et plus, M. A. Calvet s’efforce, avec autant d’habileté que de persévérance, d’acclimater dans la région pyrénéenne du Sud-Ouest, les industries pastorales et l’idée coopérative.

A ceux qui continuent de redouter l’inconnu, que le fantôme de la responsabilité limitée ou illimitée effraie, il est bon de

  1. « Les Caisses rurales, disait un propriétaire de la Haute-Saône, sont des machines qui exigent, pour fonctionner, de l’huile de dévouement dans leurs rouages, et qui s’arrêteraient bien vite si l’on introduisait dans les engrenages le moindre grain d’indifférence et d’égoïsme.