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France en 1900, l’enseignement commercial en Allemagne est dû à l’initiative privée, l’Etat n’a presque jamais l’entreprise ou la direction d’une école de commerce ; ce sont les municipalités et surtout les corporations qui ont développé cet enseignement ; c’est la nation elle-même qui s’est organisée pour la conquête commerciale du monde et elle l’a fait par deux grands facteurs sociaux ; l’école de commerce et l’esprit d’union de ses négocians. Il ne serait pas juste d’oublier de mentionner la grande association allemande pour le développement de l’enseignement commercial Deutscher Verband für das Kaufmannische Unterrichtswesen dont le siège est à Brunswick. C’est elle qui a pris l’initiative des Congrès nationaux de Leipzig en 1897, de Hanovre en 1899 et de Kiel en 1904.

L’Angleterre est de tous les grands pays celui qui est entré le dernier dans la voie de l’enseignement commercial proprement dit. Se complaisant orgueilleusement dans la suprématie de son commerce et obéissant à son esprit conservateur, elle n’a reconnu la nécessité de fortes études commerciales que lorsqu’elle a été effrayée par la concurrence de l’Allemagne. Un livre célèbre, Made in Germany, et le Congrès international tenu à Londres en.1897 l’ont enfin décidée à entrer dans le mouvement. Lord Roseberry et M. Chamberlain en sont les plus chaleureux partisans. C’est par l’enseignement supérieur qu’elle a commencé en créant des Facultés de commerce et des sections de Banque, d’Assurances et de Transports dans les Universités de Londres, Birmingham, Liverpool, Leeds, Nottingham, Sheffield, Newcastle-on-Tyne, Reading, Southampton, Dundee et Manchester. Cette dernière s’est récemment annexé l’important collège commercial d’Owens fondé en 1901. Même les deux vieilles Universités d’Oxford et de Cambridge font leur possible pour répondre aux besoins nouveaux en instituant des examens et des grades pour les langues vivantes et les sciences commerciales. Toutes les écoles anglaises sont ouvertes aux femmes, mais elles n’en profitent guère jusqu’ici.

L’Autriche a comme l’Allemagne de nombreuses écoles de commerce des trois degrés et toutes très appréciées. Le haut enseignement est donné par la Scuola Superiore di Commercio de Trieste et par l’Académie d’exportation de Vienne. La première a été fondée en 1877, grâce à la généreuse donation du baron Pasquale Revoltella. Elle vise surtout la préparation au