Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 35.djvu/810

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
COLONIES FRANÇAISES
À MARSEILLE

Aux Expositions universelles, ces manifestations trop grandioses pour être vraiment pratiques et trop générales pour rester précises, on sera de plus en plus amené à substituer des Expositions particulières ou locales consacrées à une branche déterminée et limitée de l’activité nationale : une exposition n’a sa raison d’être que si elle est destinée à constater le chemin parcouru dans une voie donnée et à préparer des progrès nouveaux. C’est ce que Marseille a compris et réalisé dans son Exposition coloniale. Donner à la France le spectacle des magnifiques résultats obtenus, depuis 1900, dans son empire colonial, marquer, en même temps, la part qui, dans cet essor, revient à Marseille, et définir les concours réciproques que l’expansion coloniale et la prospérité marseillaise peuvent encore attendre l’une de l’autre, c’est l’objet que se sont proposé les organisateurs de l’Exposition de 1906. En 1900, le sérieux travail de nos colonies disparaissait sous l’amoncellement des bibelots ; il fallait le découvrir derrière la profusion des « attractions » sensationnelles. À Marseille, les colonies seules sont admises : elles s’épanouissent à l’aise, chacune dans son palais, sur le large emplacement de l’ancien champ de manœuvres. Mais, avec elles, Marseille y pénètre : l’Exposition est née de la collaboration de notre grand port méditerranéen et des colonies : elle est, tout ensemble, marseillaise et coloniale ; Marseille a voulu y paraître dans sa