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excepte l’École commerciale publique d’Amsterdam, qui existe depuis quarante ans. Il n’y a pas encore d’enseignement supérieur et l’on compte actuellement neuf écoles moyennes organisées par les communes avec des subsides de l’Etat. Les jeunes filles y ont accès.

La Russie est probablement le pays qui a possédé la plus ancienne des écoles de commerce : c’est l’École Demidoff fondée à Moscou en 1772 et transportée à Saint-Pétersbourg en 1799 par l’impératrice Féodorowna qui la prit sous sa protection. Quelques écoles et des cours commerciaux furent fondés plus tard, principalement après 1870, par différentes corporations de négocians ; mais l’essor de cet enseignement date de la loi de 1896 qui la rattacha au ministère des Finances. L’influence considérable de cette loi, faite dans un esprit vraiment libéral, ressort clairement des intéressantes études publiées successivement en 1899 par M. le conseiller d’Etat Grigoriew, inspecteur général de l’enseignement technique en Russie, puis en 1901 par M. Jourdan, directeur de l’Église des Hautes Études de Paris, enfin récemment par M. de Friesendorff, conseiller d’État. Les corporations, les sociétés diverses et les Bourses de commerce ont rivalisé d’entrain et de générosité en faveur de l’enseignement commercial depuis que cette loi l’a soustrait aux rigueurs du ministère de l’Instruction publique et(a donné libre carrière à la fois au public qui désirait cet enseignement et aux excellens professeurs qu’il a su attirer. Aussi le nombre des écoles de commerce de tous les degrés, tant officielles que privées, atteignait-il récemment l’importance considérable de 147 et va-t-il sans cesse en augmentant.

Les meilleures écoles russes, tout en prenant le nom d’Églises supérieures de commerce, donnent en réalité un enseignement moyen. Les unes prennent leurs élèves dès l’âge de dix ans et les conservent sept ans en leur donnant une instruction générale pendant les quatre premières années et en consacrant les trois années restantes aux études spéciales. Les autres n’admettent que des jeunes gens âgés de treize à dix-sept ans ayant déjà reçu une bonne instruction générale et les conservent pendant trois ans. Le diplôme de sortie confère les mêmes droits pour le service militaire que celui des écoles réales de l’État. En 1903, le nombre de ces écoles supérieures de commerce était de 53 avec 16 500 élèves.

Les écoles de commerce élémentaires se divisent en deux