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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 octobre.


Bien que les vacances parlementaires touchent à leur terme, rien dans l’état de l’opinion ne révèle cette effervescence qui précède quelquefois la rentrée des Chambres. Le pays est calme, indifférent : la seule question que les journaux agitent est toujours celle de savoir comment se fera le divorce de l’Eglise et de l’État. Elle ne se présente même pas aux esprits avec un caractère aussi général ; elle se précise ou se rétrécit en un point unique : on se demande ce qu’il adviendra des biens ecclésiastiques. Si ce n’est pas la disposition la plus importante de la loi, c’est celle dont l’intérêt est le plus actuel. Nous en avons déjà parlé il y a quinze jours ; nous avons signalé la grande entreprise de M. Henri des Houx, et noté le fait qu’à Culey et à Puymasson les biens ecclésiastiques avaient été attribués par les conseils de fabrique à deux associations schismatiques. L’entreprise de M. des Houx n’a pas fait depuis lors de progrès appréciable, et nous continuons de croire qu’elle est destinée à un succès restreint. On ne connaît jusqu’à présent aucune association provenant de son initiative qui ait réussi à se faire adjuger les biens de la fabrique. Mais à Culéy et à Puymasson, la dévolution a été faite, et les journaux se sont livrés à ce sujet à de longues polémiques sur lesquelles il ne serait pas inutile de faire un peu de lumière, car elles sont restées assez obscures.

Il y a dans ces deux paroisses deux curés interdits : ils l’étaient avant la promulgation de la loi, et ils avaient été régulièrement remplacés. Mais ils se sont mis en état de rébellion contre leurs évêques, et ils y ont été soutenus par les conseils municipaux et par les conseils de fabrique. A Culey, on a rendu la vie impossible au nouveau