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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 36.djvu/136

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Mais il faut que cette connaissance inspire une grande prudence et beaucoup de réserves dans la discussion et l’appréciation des faits de l’occultisme.


Pour finir sur ce point, je dois, sinon donner une classification des faits occultes, tout au moins indiquer l’ordre dans lequel je vais les passer en revue.

Tous ces faits se ramènent évidemment à un phénomène d’extériorisation du psychisme sous forme de pensée (lecture de la pensée, suggestion mentale), sous forme de mouvement (lévitation, mouvemens sans contact), ou sous forme de sensation (raps, matérialisations, objets lumineux). Quand tous ces faits seront devenus scientifiques, tel sera probablement le point de départ de leur classification.

À la période actuelle (préscientifique) et quand il s’agit de discuter leur existence même, je préfère les classer par la dose plus ou moins grande de merveilleux qu’ils contiennent, et relativement à la distance plus ou moins grande qui les sépare encore de la science.

Je les divise donc en deux groupes. Le premier comprend les faits dont la démonstration, si elle est possible, paraît en tous cas lointaine (télépathie et prémonitions, apports à grande distance, matérialisations). Le second comprend les faits dont la démonstration est peut-être moins éloignée et en tous cas doit être recherchée tout d’abord (suggestion mentale et communication directe de la pensée ; déplacemens voisins sans contact, lévitation et raps ; clairvoyance).

Je commence ainsi par les faits les plus compliqués, les moins vraisemblables, les plus éloignés d’une démonstration scientifique, pour terminer par les moins invraisemblables, ceux auxquels on devrait, à mon sens, limiter les recherches expérimentales actuelles.


IV. — FAITS DONT LA DÉMONSTRATION, SI ELLE EST POSSIBLE,
PARAÎT, EN TOUS CAS, LOINTAINE

Télépathie et prémonitions. — On appelle télépathie[1] une sensation éprouvée par un sujet A quand, à une grande distance, il arrive un événement grave (maladie, accident, mort) à un

  1. J’aimerais mieux le mot, moins généralement employé, de télesthésie.