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Pour ne point terminer sur une note pessimiste nous rappellerons que, dans la nature, les phénomènes auxquels nous assistons, les cataclysmes qui peuvent nous atteindre, nous impressionnent d’autant plus que nous les connaissons moins. Les crises commerciales étaient autrefois considérées comme des fléaux parce qu’elles nous surprenaient sans préparation et sans défense ; elles sont aujourd’hui beaucoup plus connues dans leur genèse, leur évolution, leur éclosion et enfin leur terminaison. Elles effraient donc moins, nous trouvent mieux préparés pour les combattre et, si nous en jugeons déjà par la dernière, celle de 1890, sont destinées à diminuer dorénavant d’intensité jusqu’au moment où, il faut l’espérer, nous saurons appliquer scientifiquement le vaccin qui en préservera ou le sérum qui les annihilera.

Quoi qu’il en soit, nous terminerons en répétant ce que nous disions en 1886 en publiant notre premier tableau des crises : Notre étude ne saurait s’appliquer aux prévisions à courte échéance et les indications qu’elle fournit n’ont assurément rien d’absolu ; nous espérons néanmoins qu’elle pourra être consultée avec intérêt par les personnes qui s’occupent d’économie politique ou d’affaires !


JACQUES SIEGFRIED.