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du tabac, du sol, du pétrole, des allumettes, du papier à cigarettes, sur le timbre et la taxe de consommation ; les revenus nets des douanes sont versés dans ses caisses ; elle est chargée de faire le service des arrérages de la dette, et le surplus de ses recettes est versé au Trésor. Ces revenus, grâce à l’accroissement de la consommation et à une gestion prudente, sont passés, de 1896 à 1905 de 18 à 38 millions ; si bien que non seulement ils ont suffi à payer les annuités de l’emprunt de 1895, mais qu’ils ont pu servir à gager l’emprunt de 60 millions contracté en 1902 pour la consolidation de la dette flottante, et que c’est encore sur eux que va être gagé le nouvel emprunt que l’Etat serbe, ainsi que nous le verrons, est en train de conclure[1].

La dette totale de l’État serbe était au 1er janvier 1905 de 465 millions 666 339 francs, et l’annuité, nécessaire au service de cette dette, s’élevait à 23 605 600 francs ; les revenus de l’Etat se montant, pour 1905, à 88 millions, il en résulte que le service de la dette absorbe 27 pour 100 du total des revenus publics. Les deux derniers budgets se sont soldés par des excédens de recettes ; le crédit s’est amélioré, le change a disparu ; la stabilité relative du gouvernement, sa politique prudente ont donné confiance aux financiers. Après le court passage aux affaires du Cabinet formé par les « jeunes radicaux » et présidé par M. Lioubomir Stojanovitch, dont la bonne volonté inexpérimentée avait apporté quelque trouble dans les finances, le ministère présidé par M. Pachitch et où M. Patchou détient le portefeuille des Finances, s’est trouvé en mesure d’aborder, dans de meilleures conditions, la question du nouvel emprunt dont les besoins de l’armée et des travaux publics rendaient la conclusion nécessaire.

Stimulée par les pouvoirs publics et facilitée par une plus grande stabilité politique, la prospérité matérielle du pays est en

  1. Le montant du produit net des revenus gérés par l’Administration des monopoles, recettes des douanes comprises, a été le suivant :
    Années Francs
    1896 18 307 000
    1901 23 545 000
    1903 28 857 000
    1904 28 838 000
    1905 38 834 000

    Pendant la même période, le service des emprunts s’est élevé seulement de 16 751 000 francs en 1896 à 20 224 000 en 1905. L’excédent net reversé au trésor serbe a donc passé de 1 536 000 à 12 610 000 francs.