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protestation contre la Séparation, qui les condamnait à la décadence.

L’œuvre ne limite pas son action à Paris, elle l’étend à la province et à l’étranger, et elle y parvient par un double moyen. Un secrétariat existe, installé, 15, cité du Retiro, et ouvert chaque jour de une heure et demie à trois heures. Propageant à la fois les idées et les documens, et groupant toutes les bonnes volontés, il noue avec la province et l’étranger des relations sans cesse plus nombreuses et plus solides. Il renseigne et se renseigne tout ensemble, donnant et demandant, oralement et par correspondance, tous les renseignemens d’ordre social, familial et intellectuel, qui intéressent la femme. Il met les différentes œuvres sociales en rapport entre elles. Supposons que dans une petite ville on veuille fonder un syndicat, une mutualité, une caisse dotale, une école ménagère, une maison de famille, un restaurant féminin, un cercle de jeunes filles, des cours professionnels, une caisse de retraites, un dispensaire, un bureau de placement-honnête, quelqu’une enfin de ces œuvres qu’on appelle sociales, — on écrit au secrétariat ; il envoie des statuts, des instructions, des conseils, résultats du travail et de l’expérience ; ou bien il propose comme modèle une œuvre qui se trouve dans un département voisin et qui est prospère. S’il ne peut répondre de lui-même aux questions qui lui sont posées, il mène une enquête soit en France, soit à l’étranger. L’œuvre une fois constituée, des difficultés surgissent-elles : le secrétariat explique la façon de les résoudre et, au besoin, s’il l’ignore, consulte dans une réunion d’études un spécialiste qui soit au courant de ces choses-là. Si les difficultés sont trop grandes, et si l’œuvre périclite, le secrétariat étudie les raisons qui en causent la ruine, et aide à la relever ou à la transformer. On veut inaugurer des conférences : le secrétariat fournit toutes les indications utiles et procure des conférenciers[1].

Il avait ainsi déjà en 1904 répondu à 6 000 lettres et s’était mis en relations avec 200 villes. Il avait pénétré dans tous les départemens, et en Allemagne, en Belgique, en Suisse, en Autriche, en Italie, en Espagne, en Amérique. C’est ainsi, — pour ne citer que ces trois résultats, — que sont sortis, de l’Action sociale de la Femme, l’Union mutualiste des femmes de France, les Écoles

  1. Bulletin de l’Action sociale de la Femme, 10 octobre 1902, p. 157.