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— En un mot, qu’y a-t-il à faire pour former le jugement et la moralité familiale de votre pays à tous les degrés de la société, par la parole, par le livre, le théâtre, la presse, l’image, la surveillance et les œuvres de protection et d’encouragement ?

Un autre de ces questionnaires pris dans le numéro du 20 novembre 1904 montrera quelle variété ils offrent.

— Qu’a-t-il été déjà fait dans la localité pour l’enseignement social de la femme ?

— Quelle est l’initiative la plus urgente à encourager ? que pourrions-nous pour elle ?

— Pouvez-vous prier quelques amies de répondre à nos questionnaires pour les environs ou pour les quartiers éloignés de votre ville (si celle-ci est trop importante pour que puissiez répondre seule) ?

— Quelles sont les œuvres locales ? Leur but ? (Il y a intérêt à ce que nous ayons connaissance de toutes.)

— Quelles sont celles susceptibles de comprendre l’action sociale de la femme et de répandre son enseignement ? (Donner l’adresse précise de celles auxquelles on pourrait envoyer utilement des bulletins de propagande.)


Faisons encore un pas en avant. La femme a reçu tout d’abord un enseignement social purement théorique ; ensuite, sans abandonner cet enseignement théorique, elle est passée à l’action, mais cette action est demeurée encore du seul domaine intellectuel et moral. La femme a appris aux autres les connaissances générales qu’on lui a apprises ; elle conseille, elle fournit des renseignemens, elle répand des idées : elle reste toujours une dame qui ignore peut-être le premier mot d’une science plus terre à terre, mais essentielle pourtant, la science ménagère. On peut discourir fort bien du devoir social, professer une doctrine fort juste sur la manière de le remplir, avoir les plus grandes qualités d’administratrice ou de conseillère de sociétés et d’inspiratrice d’œuvres, et ignorer complètement tout ce que commande de savoir la tenue d’un ménage.

Et c’est un cas très fréquent chez les femmes et chez les jeunes filles du monde et de la bourgeoisie. Montaigne écrivait « que la plus utile et honorable science et occupation d’une mère de famille, c’est la science du ménage. » Et la science du ménage, c’est tout ce qui concerne la bonne tenue d’une maison,