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la semaine, même l’archéologie. Comme les femmes, — et en cela elles ne diffèrent pas beaucoup des hommes, — ignorent en général le droit, et qu’elles ont souvent à résoudre dans leur existence des questions importantes de droit, M. Max Turmann, qui s’est consacré si activement aux œuvres féminines, exposa la condition de la femme dans la vie sociale et la condition légale de l’enfant. Il restait encore à révéler les œuvres utiles qui ne sont pas connues. Le docteur Blache parla ainsi de la protection de la première enfance, et de la lutte contre la tuberculose ; M. Albert Mahaut, des aveugles ; Mme Chaptal, de la protection de la jeune fille ; M. Flornoy, des métiers et des professions ; M. Cheysson, de l’économie sociale à l’usage des femmes du monde ; M. Dédé, du rôle social de la mutualité. Et cet enseignement fut toujours complété par la visite détaillée des œuvres qui avaient été décrites.

Ce qu’apprennent ces jeunes filles et ces jeunes femmes, comment vont-elles maintenant l’apprendre aux autres, aux enfans, aux jeunes filles et aux femmes du peuple ? Tout d’abord une fois par semaine, le jeudi, les élèves du Foyer viennent travailler pour les enfans pauvres. Chaque jeune fille a près d’elle, dans l’ouvroir, une enfant. Le Foyer fournit les étoffes et chaque jeune fille habille complètement une enfant. Chemises, pantalon, jupon, robe et tablier, elle coupe et coud tous ces objets elle-même sous la direction d’une maîtresse, demandant à l’enfant de l’aider et montrant comment l’on taille et comment l’on coud. Pour mettre en pratique les leçons de pansement, elles s’en vont à un petit dispensaire du voisinage, où on utilise leurs connaissances et où elles s’habituent à garder leur sang-froid pendant les opérations. Elles trouvent ensuite dans une école ménagère populaire une véritable école d’application. C’est là que, prenant contact avec les enfans du peuple, se rapprochant d’elles et s’efforçant de détruire toute barrière, elles leur enseignent ce qu’on leur a enseigné, la cuisine, la couture, la coupe des vêtemens, le nettoyage de la maison et des ustensiles, le lessivage. Enfin, quelques jeunes ménages ouvriers, étant rattachés au Foyer par l’œuvre dite justement « des jeunes ménages, » — et qui est une ramification du Foyer, — les membres du Foyer leur rendent des visites tout amicales, pendant lesquelles elles les conseillent, soit pour élever un nouveau-né, soit pour confectionner des layettes, soit pour leur permettre de surmonter les petites difficultés inévitables de la vie.