Lorsqu’il y a quelques mois, Ferdinand Brunetière encourageait Mme la baronne Constant de Rebecque à faire connaître ce fragment inédit de l’autobiographie de Benjamin Constant, et, pour triompher de ses hésitations, vaincre ses derniers scrupules à ce sujet, lui proposait de le présenter lui-même au public, il lui écrivait : « Je vous ferai dix lignes d’introduction. Cela suffira. Benjamin Constant se passe de réclame. » La publication ayant dû être retardée, la promesse n’a pu, hélas ! être tenue. Mais après avoir reçu communication de la lettre qu’il adressait, le 30 juin, à Mme la baronne Constant de Rebecque, nous avons pensé que cette lettre était préférable à toute autre préface pour présenter à nos lecteurs le Cahier rouge. Cette confession de Benjamin Constant relative à ses premières années de jeunesse pourrait sans doute à elle seule suffire pour expliquer la vie et faire comprendre le caractère de l’auteur d’Adolphe.
Voici cette lettre qui restera en quelque sorte un suprême hommage à celui, à qui doit revenir l’honneur de cette publication.
- ↑ Le Cahier rouge de Benjamin Constant provient de la succession de son cousin germain, M. Auguste Constant de Rebecque d’Hermenches, et appartient actuellement à l’arrière-petit-fils de ce dernier, Marc-Rodolphe Constant de Rebecque.
Seul M. Philippe Godet a eu connaissance du manuscrit avec l’autorisation de la famille de Constant et en a fait quelques extraits pour son ouvrage : Mme de Charrière et ses amis, paru en 1906, et couronné par l’Académie française.