Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 37.djvu/882

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ASTRONOMIE AU MONT-BLANC

Quo non ascendam ? C’est cette devise intrépide que semble avoir adoptée le doyen des astronomes français, puisque, insoucieux des dangers et des fatigues, il s’obstine à créer un observatoire au milieu des neiges éternelles, sur la plus haute cime de notre continent. À cette entreprise, M. Janssen était préparé de longue main, par d’autres ascensions, par les études qu’il avait faites (autrefois, en 1864, au sommet du Faulhorn, pour trancher la question des raies d’origine, terrestre dans le spectre solaire ; par les recherches exécutées en 1867 sur l’Etna pour la constatation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Mars ; par l’expédition de 1868, pendant laquelle il passa un hiver dans l’Himalaya, occupé à des études de spectroscopie solaire et stellaire, et celle de 1871 aux Nilgherries, qui lui permit de constater l’existence de l’atmosphère coronale du soleil. Notons encore le séjour que M. Janssen a fait, en 1887, à l’observatoire du Pic du Midi, enfin ses ascensions successives au Mont-Blanc, pour résoudre la question de la présence de l’oxygène dans le soleil. C’est à la suite de ces ascensions que fut décidée l’érection d’un observatoire astronomique au sommet du Mont-Blanc.


I

Il est à peine besoin d’expliquer pourquoi les astronomes, de nos jours, recherchent les hautes régions pour y établir leurs instrumens. Quand on vient de passer quelques mois sous un