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d’étudier, d’une manière analogue, la radiation chimique du soleil, et de recourir aussi à la photométrie ; il s’ouvre là un vaste champ de recherches.

Nous avons déjà parlé assez longuement des études spectroscopiques de M. Janssen, relatives à la question de l’oxygène solaire, et de la confirmation de ses résultats par les expériences de M, de La Baume-Pluvinel. Ajoutons qu’en 1899 de nouvelles expériences de photographie spectrale ont été entreprises par M. Tikhoff, élève astronome de Meudon, tant à l’Observatoire de Meudon qu’à Chamonix et au sommet du Mont-Blanc. Il convient aussi de mentionner ici le travail exécuté en 1902 par M. Aubert, avec un spectroscope à prismes et lentilles de quartz, en vue d’étudier les modifications que l’altitude et la rareté de l’air apportent à la richesse des rayons violets et ultra-violets du spectre (travail déjà commencé par Cornu).

En 1895 et 1896, l’un des plus habiles astronomes de l’Observatoire de Paris, M. Bigourdan, avait tenté, avec l’appareil Defforges, de mesurer l’intensité de la pesanteur au sommet du Mont-Blanc et en différens points du massif ; mais ces expériences avaient été contrariées par le mauvais temps. Elles furent reprises en 1898 par M. Hansky, avec l’appareil de Sterneck, qui est très commode pour obtenir des déterminations relatives. M. Hansky a pu opérer, dans de bonnes conditions, d’abord à Meudon, puis au sommet du Mont-Blanc, aux Grands-Mulets, au Brévent et à Chamonix.

En 1900, M. Hansky est encore venu de Russie pour continuer au Mont-Blanc ses observations actinométriques. Il est monté au sommet le 23 juillet et le 1er septembre, et y est resté chaque fois six jours. Le 4 septembre, il eut l’occasion d’observer le lever du soleil et de voir le fameux rayon vert. « L’atmosphère était transparente, l’horizon d’une netteté extraordinaire ; on voyait distinctement des montagnes éloignées de plus de 100 kilomètres. Au moment du lever, je fus frappé par une lumière verte très vive, très pure, d’une durée d’une demi-seconde environ. Le soleil apparut ensuite, brillant et tout jaune, sans aucune teinte rouge. Les observations hygrométriques montraient que l’atmosphère n’avait presque pas de vapeur d’eau, contenait peu de particules solides... « On sait que ce phénomène, qu’on observe parfois en pleine mer, s’explique par la dispersion des rayons lumineux qui rasent l’horizon par un