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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 38.djvu/427

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suivant le nombre des élèves et des cours, mais elle n’est jamais inférieure à six mois, et il y a trois cents écoles ménagères. Le ministre de l’Industrie et du Travail a lui-même rédigé le programme de l’instruction. En Suisse, où cet enseignement aussi est très développé, il comprend quatre sortes d’écoles : les écoles ménagères proprement dites où se forment les jeunes filles, qui, une fois mariées, n’auront pas de domestiques et devront subvenir toutes seules à tous les travaux du ménage ; les écoles de domestiques ; les cours de cuisine facultatifs et cuisines d’école ; les écoles normales pour maîtresses d’écoles ménagères. La ville de Fribourg s’est distinguée dans la création de l’enseignement ménager. Non seulement elle a introduit cet enseignement dans son Ecole secondaire, d’où sortent presque toutes les institutrices laïques du canton, et ajouté au programme de l’examen du brevet supérieur une partie ménagère ; mais elle a réussi à. constituer par un enseignement spécial un personnel spécial d’institutrices ménagères. De plus, des sociétés d’agriculteurs ont organisé à la campagne, pour les filles de la campagne, des cours temporaires. En Allemagne, les écoles professionnelles de Berlin, de Francfort, de Wiesbaden et l’école de cuisine de Cassel sont célèbres. Près de Munich, existe une école où l’on donne aux jeunes filles une instruction ménagère et sociale ; à Strasbourg une autre maison où on leur apprend la cuisine et la tenue d’un ménage. En Suède, en Danemark, en Hollande, l’État subventionne beaucoup d’écoles ménagères.

En France, jusqu’à ces dernières années, il n’y avait pas d’écoles ménagères proprement dites. Non pas qu’en différentes villes on n’eût pas commencé à enseigner la cuisine et tout ce que comprend la tenue d’un ménage, mais il n’y avait pas d’établissement où l’on pût former de bonnes maîtresses. En 1901, une femme que cette question préoccupait, Mme de Diesbach, s’en alla en Belgique suivre l’enseignement ménager, ne répugnant à aucune des besognes qu’il comporte, et obtint son diplôme de maîtresse ménagère. Elle rentra en France et créa en 1901, à Paris, une école ménagère normale, 3, rue de l’Abbaye, à quelques pas de Saint-Germain des Prés, dans un bout des vieux bâtimens qui appartenaient jadis au cardinal de Furstenberg et qu’habitent aujourd’hui les sœurs de Saint-Vincent de Paul. Cette école est maintenant installée 11, avenue de Breteuil, Mme de Diesbach ayant dû chercher un local plus grand, le jour