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où elle reconnut indispensable de grouper en Association de l’Enseignement ménager les différentes écoles existantes. Pour y être admis, il faut une instruction correspondant au moins au brevet élémentaire et avoir vingt ans. Le prix est de cent francs. L’Institut offre le logement et la nourriture à des tarifs variables. Pendant six semaines, les élèves, qui travaillent de huit heures du matin à cinq heures du soir, suivent des leçons et des exercices pratiques. Elles prennent part aussi au fonctionnement d’une des écoles ménagères qui existent à Paris et qui ont été organisées d’après les conseils de Mme de Diesbach. Les cours sont faits par un médecin, deux maîtresses belges, une maîtresse française et Mme de Diesbach. On s’étonne parfois de la durée si courte de ces cours : il semble impossible de former une maîtresse en six semaines. Et en effet, on n’a pas cette prétention : on veut simplement lui fournir les moyens de devenir plus tard une maîtresse. Le cours terminé, les élèves retournent donc dans le milieu d’où elles viennent, et, restant en relation constante avec l’école par des compositions mensuelles et des corrections de devoirs, s’exercent à appliquer chez elles ce qu’on leur a appris. Sept ou huit mois s’écoulent ainsi, et les examens ont lieu, examens très difficiles, très sérieux, qui comprennent des épreuves théoriques et pratiques et après lesquels est délivré, s’il y a lieu, un diplôme. À cette heure, où l’on veut établir dans le plus d’endroits possible l’enseignement ménager, et où il n’y a pas assez de professeurs vraiment compétens, ces nouvelles maîtresses trouvent facilement un emploi.

Mais si Mme de Diesbach cherche surtout à former des maîtresses, il ne lui échappe pas que l’enseignement ménager doit servir au relèvement moral des classes populaires et que ce relèvement est possible, si l’on enseigne aux filles du peuple à diriger un ménage selon des-principes d’économie, de confort et d’agrément. En juin 1902, à la suite d’un premier cours normal ouvert à Paris, rue de Bourgogne, l’établissement de plusieurs écoles ménagère pour fillettes du peuple avait été décidé. Mme de Diesbach[1] estima qu’une même orientation était nécessaire à toutes et elle composa un plan unique, approuvé par l’inspecteur général de l’Enseignement professionnel et ménager en Belgique. Ce plan se composait d’abord d’un règlement fixant l’âge

  1. Comtesse de Diesbach, l’Enseignement ménager. Tract de l’Action populaire.