Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 39.djvu/566

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Trochu : « Vous voilà garde des Sceaux, dans un Cabinet dont l’avènement est accueilli par l’opinion avec une satisfaction très vive, bien près d’être unanime. Ai-je besoin de vous dire que je la partage d’autant plus efficacement que je la souhaitais depuis deux ans et n’y comptais guère. »

Léonce de Lavergne : « La France vous devra une des plus belles pages de son histoire. Mille félicitations enthousiastes. »

Notre grand Mistral m’envoyait « les applaudissemens et les vœux de la Provence. »

Duruy m’affirmait qu’à l’étranger notre ministère produisait la meilleure impression et j’en recevais la confirmation de Nigra et de Prim. Nigra : « J’applaudis de tout mon cœur à vos succès, à vos belles paroles, plus encore à vos actes. Vous suivez l’exemple des grands ministres, Perier, Cavour. Poursuivez avec persévérance et courage. Les obstacles ne vous manqueront pas, mais ils sont faits pour être vaincus et la popularité finit toujours par venir à ceux qui savent la mépriser. »

Prim : « Mon cher ami, permettez-moi de venir vous féliciter sincèrement de votre avènement au pouvoir et vous témoigner toute ma satisfaction pour cet heureux événement que je considère comme le plus important de ceux qui, depuis votre glorieuse Révolution, sont venus changer ou modifier les destinées de la France. Je viens donc féliciter en vous l’homme de cœur, le profond politique et surtout le courage et l’abnégation civiques dont vous avez donné tant de preuves et qui, grâce à ces hautes qualités, voit aujourd’hui son œuvre couronnée de succès. Moi qui, depuis si longtemps, lutte avec tant d’énergie et de constance pour établir et consolider la liberté en Espagne ; moi qui ai éprouvé tant de désillusions et qui encore rencontre des difficultés de toutes sortes pour terminer l’édifice régénérateur initié par notre Révolution de septembre, j’admire votre œuvre et, je le répète, je la considère comme un des plus grands événemens politiques de ce siècle, suffisant pour éterniser à tout jamais l’histoire politique et la gloire de Sa Majesté l’Empereur. Il est, en effet, grand et beau de voir un gouvernement personnel se démettre volontairement après vingt ans de règne et abdiquer en faveur d’un pouvoir parlementaire, seul digne de la Grande Nation française. Acceptez donc de nouveau, mon cher ami, mes plus sincères félicitations ainsi que tous les vœux que ‘je fais pour que vous puissiez consolider la nouvelle ère de liberté que,