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L’EXPANSION COMMERCIALE
DE LA FRANCE

L’année 1906 datera dans les annales commerciales du monde entier. Non seulement le chiffre d’affaires de tous les pays s’est accru dans de grandes proportions, mais toutes les industries ont été surchargées de commandes à des conditions très rémunératrices. Le commerce extérieur de l’Angleterre, importations et exportations réunies, transit non compris, s’est élevé à 22 milliards et demi, celui de l’Allemagne à 17 milliards et demi, celui des États-Unis à 16 milliards, enfin le nôtre a 10 milliards 273 millions. C’est en chiffres ronds et comparativement à l’année précédente une augmentation de plus de 2 milliards pour l’Angleterre, de 1 milliard et demi pour l’Allemagne, de 1 milliard 700 millions pour les États-Unis, mais seulement de 627 millions pour la France. Sans doute celle situation est due, dans une certaine mesure, à ce que notre population est restée presque stationnaire en présence de l’accroissement considérable de celle de nos voisins ; il n’en est pas moins vrai que si, au point de vue intrinsèque, notre activité commerciale a progressé, elle a au contraire diminué relativement aux autres grands pays. Nous occupions naguère le second rang dans l’importance des affaires extérieures, l’Angleterre seule nous dépassait ; aujourd’hui l’Allemagne et les États-Unis nous devancent, la France n’occupe plus que le quatrième rang.

L’étude que nous entreprenons a pour objet de rechercher quelles sont les causes principales de cette déchéance relative, quels remèdes nous y appliquons déjà, quels progrès il nous