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du Commerce. Tableau : 7 voix pour nous, 4 contre et 1 abstention ! Hélas, c’était une victoire à la Pyrrhus ; la commission ne fut jamais plus réunie, pas même pour dresser le procès-verbal de cette dernière séance. Les mauvaises langues ajoutent même que, pendant plusieurs années encore, la commission n’eut d’autre avantage pour ses membres officiels que de les maintenir en activité de service !

Les choses se passent différemment aujourd’hui. Le ministère des Affaires étrangères, qui a la haute direction des consulats, attache à leur rôle commercial une importance sans cesse grandissante. La publication de leurs rapports dans le Moniteur Officiel du Commerce a incité les consuls à s’occuper plus activement de cette partie de leur mission. Enfin, un décret tout récent, émanant de M. Clemenceau, agissant en qualité de Président du Conseil, a donné grande satisfaction au commerce en établissant que le ministère du Commerce devra exprimer son avis sur les programmes d’admission dans les carrières diplomatique et consulaire et sur toutes les propositions tendant à la création ou à la suppression de postes consulaires. Il pourra dorénavant correspondre directement avec les consuls pour tout ce qui concerne la situation commerciale, la législation douanière et les tendances économiques des pays de leur résidence. Il communique, chaque année, à son collègue des Affaires étrangères son appréciation sur les travaux commerciaux de ces agens ; cette appréciation sera portée sur leurs notes annuelles. Enfin, la moitié des places vacantes des élèves vice-consuls sera attribuée aux élèves diplômés des Ecoles supérieures de commerce.

Une des premières créations de la République, au point de vue qui nous occupe, fut en 1882 celle du Conseil supérieur du commerce. Le gouvernement ne fait point assez appel aux lumières des membres distingués qui le composent. Deux ou trois fois seulement le Conseil supérieur a été consulté sur les tarifs de douane et sur les questions de transport, et bien que ses discussions aient été alors fort remarquables, son rôle a été si intermittent et si espacé que j’en parle seulement pour mémoire.

C’est surtout à la dernière décade qu’il faut en arriver pour rencontrer l’heureux et fécond réveil que l’on peut constater aujourd’hui. Il date de l’entrée au ministère du Commerce de M. Henri Boucher, qui signa, le 14 novembre 1897, une