enrichi l’agriculture indigène, aux États-Unis, de nouvelles variétés d’alfa tirées du Turkestan, de cactus mexicains sans épines bons pour regarnir les pentes dénudées, d’un grand nombre de gazons sauvages, d’un froment dur, importé du Sud de la Russie au printemps de 1899, dont il fut récolté 50 000 boisseaux en 1901, et dont 6 millions de boisseaux ont été exportés l’an dernier en Europe, à un prix supérieur de 1 fr. 80 l’hectolitre, au grain ordinaire.
A la Suède, a été empruntée il y a cinq ans une avoine de choix, — Swedish select, — qui se répand dans le Nord depuis le Wisconsin jusqu’au Montana. Du Caucase est venue, il y a quatre ans, l’« avoine de soixante jours, » avantageuse aux États du Centre-Ouest, parce qu’elle mûrit beaucoup plus tôt et échappe ainsi à la rouille et aux insectes, dans la saison où les autres variétés en sont gravement affectées. Deux orges algériens ont aussi été acclimatés avec grand succès dans le Sud, entre le Texas et la Californie ; parfaitement adaptés aux sols d’Alkalis, ils rendent 50 à 80 pour 100 de plus que les autres sortes. De même, le blé d’hiver de Kharkoff est devenu presque aussi populaire que le blé de Turquie du Kansas.
Enfin, le riz du Japon, ou Kiuschu, a été répandu dans la Louisiane et le Texas, et la récolte de ces deux Etals vient de passer, depuis six ans, de 84 000 hectares rapportant 90 millions de kilos, à 244 000 hectares rapportant 435 millions de kilos. Au Texas, en particulier, il y avait 68 hectares de rizières en 1889, 3480 hectares en 1899 et 150 000 hectares en 1905.
Un agent spécial du département de l’Agriculture vient de passer plus d’un an dans la République Argentine, chargé d’y recueillir des informations concernant la production et le commerce du froment. Pour s’expliquer la mauvaise situation des produits américains de laiterie sur les marchés d’Europe et leur faiblesse numérique dans les statistiques internationales, un plénipotentiaire beurrier est maintenu à Londres en permanence, depuis quatre ans, par les États-Unis, afin de s’informer pleinement et de plus près de tout ce qui touche les marchés du vieux monde. N’oublions pas que le beurre est actuellement une denrée internationale ; le temps n’est pas loin, où nous autres Français étions seuls à en exporter. L’Isigny et le Gournay s’expédiaient, en boîtes closes, vers 1880, dans le Brésil et l’Amérique centrale. Nos beurres du Cotentin régnaient sans rivaux sur les