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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/429

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POÉSIES


LE TRIOMPHE DE L’ÉTÉ


Le soleil règne enfin. Tout est joie, harmonie ;
Le pré s’épanouit aux premières chaleurs ;
L’été, même aux ravins, dans les sources en pleurs,
Fait retentir sa triomphale symphonie.

Vois sur la route blanche et les bois pleins de fleurs,
Sur les monts violets et la lande jaunie,
Dans les frissons d’azur de la mer infinie,
Chanter éperdument la gamme des couleurs.

Comme un paon dont s’étale en chatoyant la queue,
La baie entre les rocs étend sa robe bleue
Qu’empourpre le porphyre enflammé des îlots.

Mais l’hymne de ton cœur, que l’amour illumine
Et réchauffe, est plus fort en son ardeur divine,
Plus joyeux que le chant de la terre et des flots.


LE VOYAGEUR


Tu revois ta jeunesse et ta chère villa. (HEREDIA.)

J’ai respiré l’odeur des roses dans les brises ;
Je veux me reposer une heure en ce verger
D’où l’on voit la mer bleue entre les branches grises :
Hôte inconnu, sois favorable à l’étranger.