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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/618

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qui portait les images. Mais, aussi, pour obtenir une impression nette, il fallait s’arranger de façon que chaque image ne fût visible que pendant un temps extrêmement court, 1/7 000 de seconde environ pour le kinétoscope. Or, dans ces conditions, — qui sont les mêmes que celles où l’on se trouve placé lorsqu’on veut chronophotographier sur une plaque fixe des objets animés d’une vitesse un peu grande, — 1° la brièveté de l’éclairement entraînant une perte de lumière considérable, les scènes représentées doivent, de toute nécessité, être prises devant un fond parfaitement noir, et ne peuvent avoir, par suite, que peu de profondeur ; 2° il est indispensable, pour donner au spectateur une impression continue, d’augmenter considérablement le débit des images. Tout au contraire, avec un arrêt de durée convenable, arrêt qu’il est impossible, d’ailleurs, à cause de leur pièces massives, d’imposer à des appareils zootropiques, le nombre des images peut être considérablement réduit et on peut les éclairer avec la plus grande facilité : les scènes figurées peuvent, alors, être de plus longue durée, la profondeur sous laquelle on peut saisir les objets mobiles n’est plus limitée, et on arrive, sans trop de peine, à projeter, d’une façon parfois absolument saisissante de vérité, le mouvement des rues, des places publiques, la sortie d’un atelier, etc. En résumé donc, un fixateur est nécessaire au cinématographe comme au chronophotographe. On le place, d’ordinaire, un peu au-dessous de la fenêtre : si le débit est, par exemple, de 15 images à la seconde, son rôle, d’après ce qui a été expliqué plus haut, consiste alors à immobiliser chaque image pendant au moins 2/45 de seconde, et cela sans gêner le mouvement de la pellicule dont l’intégrité est, pour plus de sûreté, assurée au point de vue traction par l’emploi d’une boucle. Actuellement, d’ailleurs, l’industrie utilise trois systèmes de fixateurs : celui de M. Demeny, dont il a déjà été question, le système à griffes inventé par les frères Lumière, et, enfin, le système dit à Croix de Malte qui, se trouvant dans le domaine public, est nécessairement appelé à remplacer les appareils à brevet.

Mais s’il importe que les rayons fournis par la source éclairante, — acétylène, lumière oxyhydrique, oxyéthérique, lumière électrique, etc., — après avoir traversé la pellicule, arrivent sur l’écran pendant les périodes d’immobilité, il importe tout autant, pour éviter des traînées lumineuses du genre de celles dont il a