leur strict nécessaire ; À cette Société de secours mutuels se rattache l’établissement d’un sanatorium au Mont-Dore. La Société de Consommation, l’Ouvrière lyonnaise, se propose de vendre des marchandises toujours fraîches et de première qualité à des prix ne dépassant jamais ceux du commerce et leur étant parfois, pour certaines, très inférieurs. De plus, grâce à des concours tout désintéressés, des consultations juridiques sont données gratuitement à tous les cliens de l’Ouvrière lyonnaise. Une petite imprimerie syndicale y est jointe, qui permet de réaliser quelques bénéfices. C’est une société en commandite simple. Pour n’avoir à imposer aucune charge aux nombreux groupemens ou institutions des syndicats, les fondatrices ont assumé elles-mêmes tous les risques du capital de premier établissement. Les bénéfices sont distribués entre les syndiquées de la manière suivante :
1° A raison de 30 pour 100 à tous les consommateurs ;
2° 10 pour 100 à la Société de secours mutuels et de retraite ;
3° 10 pour 100 à la Revue du travail de la femme et de la jeune fille.
Le restant est employé, suivant l’avis du Conseil, au développement des différentes sections de l’organisation syndicale, surtout à l’enseignement professionnel et à la constitution d’un fonds de réserve destiné à assurer la marche de l’entreprise.
Mlle Rochebillard ne veut pas s’arrêter là. Elle a un autre projet, plus vaste.
« Avec les principes qui nous animent, écrit-elle, les syndicats ne seront pas des instrumens de combat, mais d’union, ils offriront aux patrons comme des associées. Seulement, il est du devoir de ceux qui le peuvent de les aider, en leur aplanissant quelques difficultés, qui disparaîtront lentement, progressivement, sans révolution violente. Ces difficultés, en disparaissant, feront accomplir un grand pas à la question des salaires pour les travaux à domicile, par exemple, pour le travail par entreprise, autrement dit sous la direction des entrepreneuses. C’est ici qu’intervient la Coopérative de production, pour laquelle nous ne demandons qu’un peu de bonne volonté, de la part des acheteuses, les organisatrices se réservant les soucis d’administration[1].
Dans ce qui s’appelle le travail à entreprise, l’entrepreneuse
- ↑ Syndicats d’ouvrières lyonnaises, par Mlle L. Rochebillard, p. 25.