celui du Moyen-Congo, qui était de 13 260 000 francs en 1904, passe l’année suivante à 15 745 000, soit une plus-value de près de deux millions et demi, environ 20 pour 100. La France a pris le premier rang dans les importations, elle compte pour 37 pour 100 dans les exportations. Si nous examinons maintenant les recettes des douanes, nous les voyons grossir de 1 200 000 francs en 1898 à 2 000 000 en 1904, et près de 2 400 000 francs en 1905 ; les chiffres tout récemment connus de 1906 accusent un nouveau progrès de 512 000 francs. C’est le caoutchouc, taxé 10 p. 100 ad valorem, à la sortie, qui rapporte aux douanes le meilleur de leurs revenus ; si cette exportation est encore en majeure partie dirigée sur la Belgique, en raison de l’avance prise par le marché d’Anvers, il faut du moins remarquer que la production du domaine français s’accroît rapidement, et nous ajouterons que ce caoutchouc commence à prendre le chemin de Bordeaux, où l’on en recensait en 1906, 80 360 kilos, contre 63 600 en 1905 et 45 650 en 1904.
Sur la côte gabonaise, les Compagnies ne se bornent déjà plus à la cueillette du caoutchouc. Bien que les services officiels du Jardin d’Essais de Libreville, moins pourvus de ressources que de bonne volonté, n’aient pas été aussi actifs qu’on l’eût souhaité, diverses plantes, après des expériences laborieuses, ont été acclimatées ou domestiquées, le faux cotonnier ou arbre à kapok, dont la ouate est de plus en plus demandée par le commerce, le quinquina, dont le succès sera particulièrement appréciable en ces pays fiévreux. On a déjà mieux que des espérances pour le cacaoyer ; cet arbre, dont les premiers sujets ont été importés de la côte brésilienne du Para, donne au Gabon de beaux fruits, très fins et riches en beurre ; notre colonie peut en attendre les mêmes bénéfices que ses voisines, le Cameroun allemand, l’île espagnole de Fernando-Poo, et la portugaise Sao Tomé ; le cacaoyer vient aussi bien près de la mer, dans la région de Loango, que dans l’intérieur, sur les rives de l’Ogooué et de la Ngounié. Les Pères du Saint-Esprit en ont planté en plusieurs de leurs missions et les envois gabonais à l’Exposition américaine de Saint-Louis, en 1904, avaient été remarqués. On n’est pas arrivé encore à assurer la stabilité des récoltes, dont les oscillations, et par conséquent les risques, restent considérables ; mais l’effort accompli et que l’on continue est digne d’attention.
On en doit dire autant des bois, et ici le progrès est très