hommes peuvent changer, de sorte que l’on souhaite malgré tout, pour notre Congo, un chemin de fer indépendant, tout entier en territoire français.
Le projet primitif, avant que le colonel Thys eût construit sa ligne, consistait à joindre par le rail le port de Loango avec Brazzaville, capitale alors bien humble des établissemens français sur le Stanley Pool. Tous les convois de la mission Marchand ont été acheminés par étapes sur ce tracé ; les plus favorisés passaient en trois semaines ! Il est maintenant trop tard pour doubler la voie belge, à aussi courte distance au Nord, par un chemin de fer français, à moins qu’une possibilité nouvelle ne promette à ce dernier un fort contingent de « trafic né sur la voie. »
Or ce serait le cas, si les mines de cuivre du Gabon sont riches, comme les premières prospections tendent à le faire croire. L’État peut donc, dès à présent, renoncer absolument à construire lui-même un chemin de fer dans le sud du Gabon. Si les mines sont belles et pratiquement exploitables, la Compagnie ? qui en demandera la concession devra les relier à la côte par un chemin de fer ; le gouvernement est libre alors de n’accorder la concession qu’au prix d’un chemin de fer construit dans la colonie française et d’éviter que cette nouvelle richesse soit évacuée sur l’estuaire du Congo, — qui ne nous appartient pas, — par un tronçon soudé à la ligne belge qui s’enfonce au nord de Borna ; il aura ainsi doté le Congo d’une voie de pénétration, gratuite pour le budget colonial. Si, au contraire, les mines étaient reconnues médiocres, il serait téméraire de risquer des avances considérables avant de pouvoir partager, sur le Pool, le transit du commerce du bassin intérieur. L’ordre logique est donc que les capitalistes intéressés se prononcent d’abord sur la valeur des mines ; de leur décision dépendra la construction ou la condamnation du chemin de fer du sud, dont l’Etat peut, de toutes manières, se désintéresser comme entrepreneur.
On est ainsi conduit à penser que la ligne de pénétration traversera le nord de notre Gabon, et l’on se trouve en présence de deux projets principaux, l’un de Libreville à l’Alima par l’Ogooué, l’autre plus septentrional de Libreville à Ouasso sur la moyenne Sanga. Ce dernier projet a été étudié sur place, en 1905-1906, par une mission du génie aux ordres du capitaine Cambier, il a été réduit dans la section orientale, puisqu’il a