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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/903

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calculé sur celui des électeurs : 5 dans les paroisses qui ne comptent pas plus de 300 électeurs ; 7, dans les paroisses de 301 à 600 électeurs ; 9 dans les paroisses qui comptent plus de 600 électeurs.

Les cadres de l’Eglise nationale protestante, tels que les a faits la loi civile, en s’inspirant d’ailleurs sagement des principes ou des aspirations de cette Eglise elle-même, sont très larges, très ouverts, et ils reposent tout entiers sur le libre choix des fidèles. On sait de reste que le protestantisme n’est pas une religion d’autorité, et que ce qui le distingue essentiellement du catholicisme, c’est qu’il est fondé sur le libre examen. L’harmonie était donc complète, dans l’Eglise nationale protestante de Genève, entre le postulat religieux, qui est la condition même de sa vie, s’il reste vrai que toute société doive se développer conformément à son principe, et la constitution administrative que le pouvoir civil lui avait donnée. Mais comme le libre examen aboutit fatalement à d’infinies variations dans la doctrine, il était inévitable que le jeu normal de la liberté d’élection correspondante fît entrer peu à peu, dans les cadres du protestantisme genevois, officiel, des représentans de croyances très divergentes.


Tout protestant est pape une bible à la main,


disait Boileau. Le miracle serait que tant de papes, qui n’ont pas le « crâne fait de même, » s’entendissent pour créer de l’unité avec la diversité de leurs expériences religieuses individuelles, quand ils ont par ailleurs toute liberté d’enseigner et de prêcher sous leur propre responsabilité, aux termes de leur statut constitutionnel, lequel précise que « cette liberté ne peut être restreinte ni par des confessions de foi, ni par des formulaires liturgiques (loi du 25 mars 1874). » Leur règlement général sur le culte admet deux sacremens : le baptême et la Sainte-Gène, mais aucune obligation d’adhérer à quelque doctrine précise n’y correspond. A la vérité, le consistoire publie un recueil de formulaires liturgiques, mais ce recueil n’est nullement obligatoire, pas plus pour les sacremens que pour les simples cérémonies (réception des catéchumènes, bénédiction nuptiale, installation des pasteurs et des conseillers de paroisse, consécration facultative des pasteurs, etc.) et pour les services religieux. Le règlement général s’efforce, il est vrai, de sauvegarder au moins « la teneur