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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 41.djvu/219

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faudrait-il ? Peu de chose. Un heureux événement qui changerait le cours de ses idées, l’appui et le réconfort de quelque homme énergique pourvu de prestige et d’autorité. Faute d’un heureux accident de cette sorte, le temps suffira à rendre au patient et à ceux qui l’entourent, le calme, la confiance en soi-même, une notion exacte de la réalité.

Si nous détournons pour un instant notre attention des bourses et des banques, et si nous la portons sur le pays dont les centres nerveux sont momentanément déprimés, nous serons frappés d’une prospérité qui n’a jamais été aussi éclatante qu’à l’heure actuelle, qui émerveille l’observateur le plus superficiel, et qui se manifeste par les plus-values budgétaires, le développement du commerce extérieur, spécialement des exportations, la hausse du rendement des terrains de culture, l’accroissement encore plus grand des bénéfices de toutes les entreprises de transport. Les prévisions de recettes étaient respectivement pour 1905 et 1906, 12 255 000 et 13 500 000 livres égyptiennes[1], les impôts ont rendu 14 813 000 et 15 337 000 livres. Dans la période 1886-1890, le total des importations et des exportations n’avait pas dépassé 21 millions ; il a atteint près de 46 millions de livres en 1905 et près de 50, dont 24877 000 pour les exportations, en 1906. Les recettes nettes des chemins de fer de l’Etat s’élevaient à 1 059 000 en 1902, 1 327 000 en 1905, 1 475 000 en 1906. Il convient d’ajouter que, pendant que se réalisaient ces plus-values énormes, la population s’accroissait prodigieusement. Le recensement de 1887 indiquait 7 474 600 habitans, celui de 1897, 9 497 900, celui de 1907 en a révélé 11 206 537. Cette année, le mouvement de prospérité s’est encore accéléré. L’importation des quatre premiers mois de 1907 a atteint 8,4 millions de livres contre 7 millions pour la même période de 1906, et l’exportation 10,5 millions contre 8,9. L’exportation du coton a donné 9 millions au lieu de 7,2. Le ministre des Finances a perçu comme droits et impôts divers, 4 875 000 livres ég. contre 4 199 000, soit une augmentation de 677 000 livres. Les recettes de l’enregistrement sont en augmentation de 77 000 livres, celles des chemins de fer de 126 000 livres, celles des télégraphes de 9 000 livres, celles des Postes de 17 000 livres, tandis que les dépenses sont restées à peu près les mêmes.

  1. La livre égyptienne vaut 25 fr. 92.