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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 41.djvu/462

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explique ainsi dès le commencement de son introduction : « Au lieu de s’attacher à une philosophie d’art purement idéaliste, il faut faire abstraction de la spéculation pour s’attacher au fait, à la science pure…

« Prendre pied sur le terrain du fait, c’est se tourner vers l’étude de l’histoire, parce que seule, l’histoire bien comprise, — en art comme en théologie, — peut donner la clé de certains problèmes très complexes ; parce qu’elle est la preuve expérimentale, qu’elle nous permet de remonter plus haut, toujours plus haut, aux origines premières. »

À merveille ; mais à condition aussi, quand l’art est l’objet de l’histoire, que l’histoire ne suffise pas. Sur les bases historiques qu’un livre comme celui que nous avons analysé vient d’établir ou de fortifier, nous souhaitons maintenant que M. Gastoué lui-même, — il en est très capable, — élève bientôt un second ouvrage. Il sera, celui-là, non plus d’histoire ou d’érudition, mais d’esthétique, ce qui veut dire de sentiment. Il remplira le dessein de l’auteur, et son devoir, et notre espérance. En exaltant la beauté du chant grégorien, il en achèvera la connaissance elle-même, car c’est la connaissance artistique surtout dont il est vrai de dire, ou de répéter, qu’elle est stérile quand elle ne se tourne pas en amour.


CAMILLE BELLAIGUE.