Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 41.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUES ÉTRANGÈRES

LA VIE FAMILIÈRE DE L’OUVRIER ANGLAIS


At the Works, a Study of a manufacturing Town, par Lady Bell, 1 vol. in-18, illustré, Londres, 1907.


Middlesbrough, sur la Tees, à la limite des deux comtés de Durham et d’York, n’était, en 1801, qu’un misérable hameau de trente et une âmes ; mais, vers le milieu du siècle dernier, la découverte de mines de fer a transformé ce hameau en une cité industrielle des plus importantes, et dont la population, sans cesse accrue, dépasse aujourd’hui le chiffre de cent mille habitans. Une cité, ou plutôt un énorme village : car si l’on y voit un Hôtel de Ville, une Bibliothèque, plusieurs « groupes scolaires, » une centaine de maisons de « style moderne » dans de larges avenues, et deux ou trois belles rues marchandes avec de beaux magasins, le luxe et l’élégance de cette partie proprement « urbaine » de Middlesbrough ne font que rendre plus sensible la plate et banale pauvreté du reste. Dans les quartiers du centre et du nord, surtout, plus de cinq cents rues n’ont à montrer qu’un alignement infini de petites maisons basses à un seul étage, toutes bâties, hâtivement improvisées, sur un même modèle : au rez-de-chaussée, donnant directement sur la rue, deux chambres, dont l’une sert à la fois de cuisine et de salle à manger, l’autre de salon, ou, bien plus souvent encore, de chambre à coucher ; et, au-dessus, deux autres chambres à coucher, où l’on arrive, de la cuisine, par un raide et sombre escalier de bois. « Là demeure une foule tassée de familles d’ouvriers, parmi lesquelles un certain nombre sont prospères,