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Ce sera peut-être plus difficile de se débarrasser de lui qu’on ne se l’imagine au premier moment. Nemours pense qu’il est préférable qu’aucun des d’Orléans ne soit appelé à agir d’ici quelque temps. Je crains qu’il ne comprenne maintenant qu’ils auraientprévoir les dangers en février, et n’auraient pas dû céder. Comme je lui disais que le Pape avait déclaré qu’il ne quitterait jamais Rome, et qu’il le fit le lendemain même, il répondit : « Ah ! mon Dieu, on se laisse entraîner dans ces momens. » Louise ma déclaré que son père avait si souvent affirmé qu’il ne quitterait jamais Paris vivant, que, lorsqu’elle apprit sa fuite, elle crut qu’on l’avait trompée et qu’il était mort…


Le Président de la République française à la reine Victoria.


Elysée national, 22 janvier 1849.

Très chère et grande amie,

Une de mes premières pensées, lorsque le vœu de la nation française m’appela au pouvoir, fut de faire part à Votre Majesté de mon avènement et des sentimens que j’apportais dans ma nouvelle position.

Des circonstances particulières ont retardé le départ de l’ambassadeur qui devait porter ma lettre ; mais aujourd’hui que l’amiral Cécile se rend à Londres, je désire exprimer à Votre Majesté la respectueuse sympathie que j’ai toujours éprouvée pour sa personne ; je désire surtout lui dire combien je suis reconnaissant de la généreuse hospitalité qu’Elle m’a donnée dans ses Etats, lorsque j’étais fugitif ou proscrit, et combien je serais heureux si ce souvenir pouvait servir à resserrer les liens qui unissent les gouvernemens et les peuples de nos deux pays.

Je prie Votre Majesté de croire à mes sentimens…

LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE.


Mémorandum de la reine Victoria.


Buckingham Palace, 19 février 1849.

L’amiral Cécile, qui a dîné ici pour la première fois depuis la présentation de ses lettres de créance comme ambassadeur de la République française, et avec lequel j’ai parlé, pendant quelques instans, après le dîner, m’a dit : « Nous avons fait