de tristes expériences en France ! » mais il espérait « que les choses s’amélioreraient. » Le gouvernement était très ferme et décidé, et résolu à ne pas permettre de désordre : « Paris a maintenant fait quatre révolutions que la France a subies. Votre Majesté sait qui a proclamé la République au mois de février ? Une centaine de coquins ! Personnelle s’en doutait, et cependant la France s’y est soumise. » Le gouvernement était parfaitement décidé ainsi que tous les ministères à ce que ceci n’arrive plus jamais. Sans doute le danger qui provenait des socialistes était grand et général : ce parti était le réel danger, et il ferait facilement une autre tentative, comme celle si terrible de juin (dont le résultat fut incertain pendant trois jours), mais il n’en avait plus la force. L’Amiral faisait remarquer continuellement, à tous ses amis en France, la nécessité d’appuyer tout gouvernement, quelle qu’en soit la forme, dont le but était le maintien de l’ordre, et de s’unir « contre cet ennemi commun. » Le président, continua-t-il, avait grandi d’une façon extraordinaire dans l’opinion des gens, à cause de la fermeté, du courage et de la résolution dont il a fait preuve pendant ces jours critiques, il y a quinze jours ou trois semaines. En deux mois, il avait acquis « une grande aptitude pour les affaires ; tout le monde en est étonné parce que personne ne s’y attendait. » L’amiral parle avec une grande admiration de la Belgique, et de la manière dont elle a résisté au contre-coup des événemens de France, — et aussi de l’Angleterre. Il considère l’Italie comme étant la plus grande source de danger.
Ardenne, 10 novembre 1850.
Ma bien chère Victoria,
… Il semble y avoir dans presque tous les pays des menaces naissantes d’agitation et de révoltes. Je ne sais pas comment cela finira en Allemagne. En France, il est difficile que les choses ne s’arrangent pas d’une manière ou d’une autre. J’espère qu’on nous épargnera l’agitation religieuse. Ces sortes de mouvemens commencent sous un prétexte et quelquefois continuent sous d’autres. Je ne crois pas que jamais l’Europe ait été plus menacée : il y a tant d’anarchie dans les esprits. Il me paraît