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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 42.djvu/254

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mon nom, plus particulièrement encore lorsqu’il assurera Votre Majesté Impériale de mon invariable attachement et de mon estime, et lui exprimera les sentimens de sincère amitié avec lesquels je suis, Sire, mon frère, de Votre Majesté Impériale la bonne sœur.


La reine Victoria au roi des Belges.


Château de Windsor. 4 janvier 1853.

Mon très cher oncle,

… La froideur et la lenteur avec lesquelles les puissances du Nord reconnaissent notre nouveau bon Frère, l’ennuient beaucoup et produisent un mauvais effet en France. Je ne trouve pas cela prudent. Une irritation inutile peut toujours amener un mal réel. Se chamailler sur son titre, après avoir fait son éloge et l’avoir soutenu au moment du coup d’Etat, me semble très kleinlich et inconséquent. Je trouve que notre conduite, depuis le début, a été beaucoup plus digne…


Le roi des Belges à la reine Victoria.


Laeken, 4 février 1853.

Ma très chère Victoria,

… Depuis que je vous ai écrit, le grand événement a eu lieu. Nous vivons vraiment dans un temps où la variété du moins ne manque pas. Le malheur est que, comme des hommes ivres, les peuples veulent toujours plus d’excitans, et par conséquent cela finira probablement par ce qui reste le plus grand de tous, — la guerre. La guerre est amusante et intéressante plus que toute chose au monde, il faut l’avouer, et cela me fait penser qu’elle sera le bouquet, quand les peuples seront blasés sur tout le reste… Il paraît, d’après ce que j’ai appris de Paris, que l’Impératrice aurait fait part à une amie d’une communication faite par son cher époux, au moment où elle lui exprimait combien elle sentait la dignité élevée à laquelle elle était promue. Comme cela peut vous intéresser, ainsi qu’Albert, je vais vous en donner un extrait : « Vous ne parlez, ma chère enfant, que des avantages de la position que je vous offre, mais mon devoir est de vous signaler aussi ses dangers ; ils sont grands ; je serai sans doute à vos côtés l’objet