la guerre venait, pour un motif quelconque, à être déclarée en Europe, aucun homme d’Etat ne saurait affirmer, la Reine le craint, qu’il serait possible pour l’Angleterre d’espérer rester longtemps en dehors de l’action. En conséquence, pour la paix connue pour la guerre, une année est nécessaire.
Rome, 14 janvier 1859.
Monsieur,
J’ai eu l’honneur d’être reçu ce matin en audience privée par le Pape, au Vatican. Personne autre n’était présent.
Sa Sainteté, dont les manières à mon égard furent aimables et bienveillantes, me dit : « Vous succédez à un homme de bien[3], pour lequel j’ai une grande affection, et je regrette qu’il ait quitté Rome. Vous pouvez être ce qu’il fut, et nous deviendrons amis, mais je ne sais encore rien de vous, tandis que je connaissais M. Lyons depuis de nombreuses années. J’apprends qu’il va en Amérique, il trouvera beaucoup plus difficile de traiter les affaires avec les Américains qu’avec nous.
« Je suis très flatté d’apprendre que le prince de Galles a l’intention de visiter Rome, et je suis sûr que Sa Majesté a bien fait de lui permettre de poursuivre ses études ici. Ce me sera un honneur de le recevoir au Vatican, et je vous demande de vous concerter avec le cardinal Antonelli, quant aux meilleurs moyens de rendre le séjour du Prince, ici, utile et agréable. Nous avons à cœur que tous ses désirs soient satisfaits, afin qu’il conserve dans l’avenir un très bon souvenir de Rome. Hélas ! il existe au sujet de ce pays tant d’impressions erronés, que j’espère que vous ne le jugerez pas trop précipitamment. On nous demande de faire des réformes et on ne comprend pas que ces mêmes réformes, qui consisteraient à donner à ce pays un Gouvernement laïque, lui enlèveraient toute raison d’être. On l’appelle Etats de l’Eglise et c’est ce qu’il doit rester. Il est vrai que