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acharnée ; sept sont spécialement affectées aux mers du Levant. Les Italiens savent, comme les Allemands, que le commerce suit le pavillon et ils multiplient les services réguliers. Un nouveau projet de loi, actuellement soumis au Parlement, prévoit quatorze lignes touchant aux ports de l’Empire ottoman[1].

La politique italienne, délibérément pratique en ses procédés, uniquement utilitaire en ses fins, est toujours exempte de préoccupations doctrinales : les idées ne sont pour elle que des instrumens dont elle sait jouer, mais dont elle se garde d’être la dupe. Dans la multiplicité même et dans la variété des souvenirs dont l’Italie moderne a hérité d’une si longue histoire, elle trouve des précédens pour tous les cas, des argumens pour toutes les causes. Son passé l’engage, et sa situation présente l’oblige souvent, à varier ses attitudes et à faire, sur la scène du monde, plusieurs figures : ses hommes d’Etat excellent dans cet art subtil ; la simplicité de ceux qui prétendent plier la politique à la rigidité d’un système pourrait seule s’en étonner. Rien n’est plus curieux à observer, à ce point de vue, que la méthode et les procédés de l’expansion et de la propagande italienne dans le Levant.

On sait comment, durant une période dont le gouvernement de Crispi marque l’apogée, l’Italie fit un grand effort pour trouver

  1. Services existant actuellement :
    1° Ligne mensuelle circulaire partant d’Alexandrie en correspondance avec une ligne hebdomadaire directe, Gênes-Alexandrie ;
    2° Une ligne bi-mensuelle : Gênes, Constantinople, Odessa ;
    3° — — : Gênes, Smyrne, Constantinople, Odessa ;
    4° — hebdomadaire : Venise, Brindisi, Patras, Constantinople.
    5° — — : Constantinople, Braïla ;
    0° — mensuelle : Gênes, Constantinople, Batoum ;
    7° — bi-mensuelle : Venise, Alexandrie, Port-Saïd.
    D’après le nouveau projet, chaque ligne partant de Gênes est doublée d’une ligne partant de Venise et touchant aux mêmes ports. Il prévoit deux lignes partant de Gênes et desservant les ports de Syrie et de Smyrne, l’une mensuelle, allant du Sud au Nord par Alexandrie ; l’autre bimensuelle, par La Canée et le Pirée. Deux lignes identiques partiront de Venise aux mêmes intervalles. »
    Une ligne partant de Gênes et de Venise allant alternativement sur Salonique, le Pirée, Smyrne, Constantinople.
    Deux lignes partant de Gènes et deux de Venise par Tripoli, Alexandrie, Malte (mensuelles)
    Deux services de quinzaine l’un : Constantinople, Braïla, Odessa ; l’autre : Constantinople, Batoum par la côte d’Anatolie.
    Knfin, deux lignes hebdomadaires rapides, l’une parlant de Naples, l’autre de Venise et allant à Alexandrie, avec prolongement facultatif sur Beyrouth et sur Marseille ou Trieste.