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« Dans toutes, nous mettrait en fuite
Un fracas d’hommes et de chars ;
Pas une autre n’est mieux détruite
Pour être agréable aux lézards.

« Ici le soleil nous enivre ;
Tous nos jours, nous les employons,
En ne rien faisant, à bien vivre :
A boire la joie en rayons.

« Regarde : pas l’ombre d’un arbre ;
Et là, sous les rougeurs du soir,
L’autel d’Isis, trône de marbre
Où, comme un dieu, j’aime m’asseoir.

« Mais va-t’en, car l’ombre me gagne ;
C’est l’heure où je gravis l’autel
D’où l’on voit, haut sur la campagne,
Briller le Vésuve immortel ;

« De cette place, — que j’honore
En mémoire des feux sacrés, —
Je vois grandir, comme une aurore,
Sa splendeur dans les ciels pourprés ;

« Son âme est un soleil sous terre,
Et j’aime, loin des faux plaisirs,
A vénérer, dans le mystère,
Ce dieu, — qui m’a fait mes loisirs. »


LA CHANSON DU PAUSILIPPE


Demi-vêtu d’immondes hardes,
Le mendiant napolitain
Avec des chansons nasillardes
Vous harcèle soir et matin.

Partout sur votre promenade
Apparaît un chanteur maudit,
Dont l’aubade ou la sérénade
Ne connaît minuit ni midi.