dépens de la terre elle-même, qui ne peut se constituer non plus que s’attacher au roc sans la charpente des racines et le lacis de leur chevelu. Mais, par-dessus tout, sévit l’inclémence du climat. Sous les averses continues de la côte occidentale visitée par sa bienfaisante mousson, les collines de Genji seraient autant de forêts en hauteur où l’architecture aurait depuis longtemps cédé la place aux arbres, aux lianes, aux mille élémens de cette brousse foisonnante qui égayé les promontoires de Bombay.
Les anciens occupans de Genji ne se souciaient point des beautés du paysage. Leur industrie ajouta facilement à ce chaos rocheux quelques lignes de circonvallation, et le réduit triangulaire put être, du premier coup, classé dans la catégorie des places dites imprenables, si l’on veut bien ne pas oublier que ce mot n’a aucun sens et qu’il n’a jamais existé de fort dont un ennemi, ou un autre, ne se soit quelque jour emparé. Des solides murailles, admirablement jointées, se continuèrent sept milles durant autour des trois collines qu’elles unirent en un tout, sous une commune ceinture. Dans cette première enceinte, tout un système de chemises secondaires enchevêtra ses lignes entre les saillies abruptes, s’y reliant par des ouvrages d’art, les couronnant de tours, les dégageant par des porches de pierre dont l’accès était gardé par des châteaux. Une porte surprise menait l’assaillant dans un labyrinthe de chicanes. Chaque colline se trouva ainsi enclose par des fortifications de détail qui se commandaient du sommet à la base et rendaient tout avantage incertain. Et, pour ajouter aux difficultés d’un assaut, la circonvallation extérieure fut entourée de douves profondes, soigneusement revêtues de pierres jointées et sur leurs côtés et sur leur fond, où j’ai observé encore des portions de dallage, dont chaque élément mesure un mètre carré.
Ainsi la partie occidentale du Chandraja Dourgan jusqu’au Krischna-Ghiri, et toute la face septentrionale de ce dernier jusqu’au loin du Radjah-Ghiri, se trouvèrent protégées, et encore toute la face méridionale et orientale de cette seconde enceinte où je suis en ce jour installé. Grâce aux réserves des étangs extérieurs, à défaut de l’eau des pluies, ces douves se remplissaient jusqu’aux bords, sur une profondeur de six mètres, du côté des glacis.
En 1880 j’ai vu les fossés de Genji pleins d’eau, des nappes