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de M. Deslandres à Meudon. Ici l’on compare avec l’oculaire les spectres des taches et de la photosphère ; ailleurs on les enregistre par la photographie. Mais on ne cherche point à faire disparaître cette diversité, car chaque méthode a ses objets propres pour lesquels elle se montre plus efficace. L’emploi de loculaire, assurément plus long, comporte, en dehors de la région ultra-violette, plus de délicatesse dans l’appréciation des intensités. La division du spectre entre les observateurs visuels est faite par une commission qu’ont présidée successivement le professeur Young et M. Newall. Chacun se voit attribuer une zone d’étendue modérée, de façon qu’une inspection détaillée soit possible. On ménage toutefois un certain empiétement pour assurer le contrôle. Les lignes modifiées dans les taches sont comparées aux lignes voisines de Fraunhofer inscrites dans le catalogue de Rowland, et l’on emprunte à ce même catalogue les nombres qui expriment l’intensité.

Cette marche, suivie par M. Fowler pendant quinze mois aux environs de l’époque du dernier maximum, a mis en lumière une conclusion importante au point de vue de l’orientation future du travail. La qualité de la lumière des taches est indépendante de leur variation quotidienne, souvent si rapide. Durant des mois entiers, leur spectre présente les mêmes différences avec celui de la photosphère. L’apparition en grand nombre de lignes renversées, c’est-à-dire devenues brillantes dans leur partie centrale, n’est qu’un accident tout à fait exceptionnel, lié sans doute au passage d’une protubérance. On peut donc, pour vérifier des énoncés généraux comme celui de sir Norman Lockyer, remplacer plusieurs centaines de relevés journaliers par une carte unique, bien plus parlante et plus rapidement consultée. Une carte semblable a été présentée à Oxford par M. Fowler. Elle s’étend de la raie b4 à la raie E17, espace qui comprend environ 350 lignes dans le catalogue de Rowland. Depuis, MM. Haie et Adams ont dressé par la méthode photographique une carte analogue, mais plus étendue. Quand des documens semblables auront été constitués pour deux ou trois époques consécutives de maximum ou de minimum, on pourra dire sûrement si les vapeurs des taches changent de composition chimique dans l’intervalle de onze années.

Ces travaux, d’origine diverse, montrent un accord satisfaisant dans leurs parties communes. M. W. M. Mitchell, à Princeton,