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a fourni des vérifications nouvelles avec un instrument de dispersion plus grande. En même temps se sont trouvés élucidés quelques faits qui tiennent à l’existence de lignes doubles très serrées, mais de provenance différente. Si, dans un cas de dédoublement imparfait, la composante la plus faible vient à s’effacer, on peut être tenté de croire que la ligne qui reste s’est amincie et que sa longueur d’onde a changé.

Mis en garde contre ces fausses interprétations, les observateurs portent maintenant leurs efforts sur les lignes d’ombre, ainsi nommées par M. Newall parce qu’on ne les retrouve point en dehors de la partie centrale des taches. Ces lignes, difficiles à séparer, se présentent par séries régulières, de plus en plus serrées, comme les bandes spectrales des étoiles rouges. Toutes les tentatives faites pour les imiter dans le laboratoire, pour les rattacher à la présence d’élémens terrestres ont donné jusqu’ici des résultats négatifs. Les caractères spéciaux que prennent dans les taches les raies isolées du titanium et du vanadium sont au contraire susceptibles de reproduction. Ils indiqueraient, d’après les expériences récentes de MM. Fowler, Hale et Adams, que la température peut descendre dans les taches au-dessous de celle de lare électrique. Nous sommes loin des millions de degrés dont les physiciens parlaient encore, il y a peu d’années, pour la température superficielle de l’astre radieux.


D’autres objets encore ont été proposés à l’attention du dernier congrès. Nous citerons, comme ayant donné lieu à la nomination de comités : l’étude, par la méthode spectroscopique, de la triple influence du temps, de la latitude et de l’altitude sur la durée de rotation du Soleil ; la coordination des efforts pour l’observation des éclipses totales et la publication des résultats sous une forme qui les rende mieux comparables. M. Bigourdan a fait également adopter un vœu pour l’utilisation des nombreux documens inédits concernant les taches solaires, qui existent dans les observatoires français. Nul doute, en particulier, que la série de 6 000 épreuves formée à Meudon avec tant de persévérance ne fournisse encore la matière d’études fructueuses.

Bientôt, ces questions nouvelles feront, comme celles que nous avons déjà passées en revue, l’objet de programmes définis, et pourront être utilement discutées par le prochain congrès, qui doit se tenir en 1910 en Californie. Il complétera l’œuvre du